AA / Paris / Shweta Desai

Des centaines d'Afghans se sont rassemblés à Paris, dimanche, brandissant le drapeau national noir, rouge et vert de leur pays, pour demander l'accueil des familles de demandeurs d'asile et d'anciens collaborateurs de la mission française en Afghanistan.

Les manifestants se sont rassemblés sur la place de la République, dans la capitale française, portant des drapeaux et des pancartes de soutien aux réfugiés afghans. L'initiative était organisée par des ONG travaillant avec les réfugiés et les migrants afghans vivant en France.

"Une catastrophe humanitaire est en vue, il faut l'empêcher maintenant, ouvrir des couloirs humanitaires pour que les gens qui veulent sortir puissent partir", rapporte BFMTV, citant Reza Jafari, responsable de l'Association des enfants d'Afghanistan et d'ailleurs, et l'un des organisateurs de la manifestation.

Les manifestants ont exigé que les familles du personnel civil ayant collaboré avec les missions diplomatique et militaire et les ONG françaises en Afghanistan, ceux qui craignent d'être persécutés par le régime des Taliban, ainsi que ceux qui ne bénéficient pas de la protection du statut de réfugié soient immédiatement transférés en France.

Selon eux, des milliers d'anciens collaborateurs afghans sont toujours bloqués à Kaboul, en attente d'être évacués.

Depuis la chute de Kaboul aux mains des Taliban, le 15 août, la mission française a organisé cinq vols d'évacuation pour transférer en France quelque 400 Afghans et leurs familles menacées.

Le cinquième vol a atteint Paris dimanche, transportant 200 ressortissants afghans et français des Émirats arabes unis, tandis que 600 autres anciens employés afghans ont pu être transférés depuis mai.

Bien que l'évacuation des ressortissants français et des Afghans menacés soit une priorité, le discours du président Emmanuel Macron - qui a mis en garde l'Europe contre les "flux migratoires irréguliers" découlant de l'instabilité sécuritaire en Afghanistan - a suscité un tollé parmi les ONG françaises ainsi que dans la classe politique socialiste et de gauche.

Les maires de plusieurs grandes villes françaises se sont montrés disposés à accueillir des réfugiés afghans et ont demandé au gouvernement d'accepter davantage de migrants.

Des associations d'avocats, de réfugiés et de migrants ont également demandé au gouvernement Macron d'ouvrir "des voies légales afin que tous les Afghans persécutés et les Afghanes qui en font la demande, ainsi que les familles de ceux qui bénéficient déjà de la protection internationale accordée par la France, puissent rapidement rejoindre le territoire français."

Les Afghans représentent l'un des plus grands nombres de demandeurs d'asile en France, avec une moyenne de 10 000 personnes demandant ce statut chaque année. Cependant, moins de 60% de ces demandes sont acceptées par l'Office de protection des réfugiés et apatrides.

Un grand nombre de ces demandeurs déboutés n'ont d'autre choix que de vivre dans la rue, sans papier, et sont victimes de harcèlement violent de la part des autorités sécuritaires.

*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj