France : Mélenchon convoqué par une commission parlementaire qu’il juge illégitime
– L’Assemblée prévoit de l’auditionner mardi dans le cadre des travaux sur les liens entre partis politiques et "islamisme".
Ile-de-France
AA / Paris / Ümit Dönmez
Jean-Luc Mélenchon figure au programme des auditions de la commission d’enquête parlementaire sur "les liens entre partis politiques et réseaux islamistes", selon l’agenda publié vendredi sur le site de l’Assemblée nationale. L’audition du leader historique de La France Insoumise est annoncée pour mardi à 17h30.
Cité par la presse française, son entourage a indiqué que « Jean-Luc Mélenchon n’a reçu aucune convocation », dénonçant une instance « complètement dévoyée en contournant le règlement de l’Assemblée nationale ». Il ajoute que le fondateur de La France insoumise « se rendrait à toute convocation reçue d'une commission d’enquête qui respecte les règles définies par le règlement ».
La France insoumise conteste depuis le début la légitimité de cette commission, lancée en juin à l’initiative du groupe Les Républicains. Une première version du texte fondateur, qui mentionnait explicitement LFI, avait été retoquée par la commission des lois. Les députés LR avaient ensuite retiré toute référence directe au mouvement pour permettre l’approbation du projet par l’Assemblée.
LFI critique également la composition du bureau de la commission, qui ne comprend aucun député de gauche, en dépit des dispositions réglementaires appelant à une représentation politique équilibrée. Le député apparenté LFI Aymeric Caron avait proposé sa candidature à la présidence de la commission mais n’avait pas été retenu.
Sur le fond, les cadres de LFI dénoncent une opération politique. Le coordinateur du mouvement, Manuel Bompard, a évoqué un présupposé « ridicule et politicien », tandis que le site officiel de Jean-Luc Mélenchon a qualifié la commission de « Wauquiez anti-LFI ».
Le rapporteur Matthieu Bloch (UDI), interrogé par la presse française, affirme de son côté que la commission « n’est pas là pour se faire LFI », et qu’elle vise à faire un « état des lieux du phénomène d’entrisme dans notre pays », en vue de propositions concrètes à destination des élus.
La commission doit terminer ses travaux autour du 10 décembre. Elle a déjà auditionné plusieurs personnalités : auteurs critiques de LFI, chercheurs, responsables institutionnels ou encore le ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez. Marine Tondelier (Écologistes) est attendue mardi à 16h30, et le ministre de la Justice Gérald Darmanin jeudi.
