Politique

France: Les émeutes anti-police "à la décrue"

- Les incidents qui éclatent en marge des rassemblements contre la violence policière sont "à la décrue" et n'atteignent pas le même niveau qu'en 2005, estime le président du Conseil Général de Seine-Saint-Denis

Bilal Müftüoğlu  | 14.02.2017 - Mıse À Jour : 14.02.2017
France: Les émeutes anti-police "à la décrue"

Paris

AA - Paris - Bilal Muftuoglu

Les émeutes qui éclatent en marge des rassemblements contre la violence policière sont "à la décrue" et n'atteignent ainsi pas le même niveau qu'en 2005, a estimé mardi le Stéphane Troussel, président du Conseil général de Seine-Saint-Denis.

Invité d'Europe 1 mardi matin, l'élu socialiste est revenu sur la situation dans les banlieues parisiennes touchées depuis plus d'une semaine par les manifestations contre la violence policière, déclenchées par le cas d'agression du jeune Théo par les forces de l'ordre le 2 février à Aulnay-sous-Bous (Ile-de-France).

"Il y a encore des incidents, des incendies de véhicules et de poubelles, mais en tous cas j’ai le sentiment, d’après ce que me disent les autorités préfectorales, que l’on est plutôt à la décrue", a ainsi affirmé Troussel.

Les incidents ont été particulièrement marquants à Bondy et à Epinay-sur-Seine (Ile-de-France) dans la nuit de lundi à mardi où ont eu lieu de nombreuses interpellations pour des jets de projectiles et d'incendies de véhicule. Au moins 25 personnes ont été interpellées dans l'ensemble du département de Seine-Saint-Denis, selon des sources policières et préfectorales citées par Le Monde.

Malgré cette poursuite d'interpellations, les incidents de ces derniers jours sont loin d'atteindre le niveau des émeutes de 2005, a tenu à préciser Troussel, rappelant les aménagements qui ont été mis en place depuis dans les banlieues.

"Nos quartiers ne sont pas dans la même situation qu’en 2005. Il suffit, par exemple, de se rendre dans une ville qui a été au cœur des émeutes de 2005 et qui a beaucoup changé : Clichy-sous-Bois. Un collège, une piscine ont été construites. Un commissariat et une agence Pôle emploi ont été inaugurés. La semaine dernière les rails du Tramway ont été posés. La situation physique de nos quartiers a beaucoup changé, l’espace public y est plus agréable", a-t-il détaillé.

Abordant par la suite l'agression de Théo, Troussel a reconnu "un problème avec certains policiers", tout en refusant de faire l'amalgame "avec la grande majorité" d'entre eux.

"La France n’est pas un pays raciste et discriminant, mais il y a des discriminations et du racisme en France, et donc il y en a aussi dans la police (...) On l’a vu avec ces policiers à Aulnay-sous-Bois dont le comportement est inacceptable", a-t-il souligné.

Ce soutien du candidat à la présidentielle Benoît Hamon s'est montré critique de la présidence de Nicolas Sarkozy, sous laquelle la police de proximité a été supprimée.

"Il faut rétablir une police de proximité, une police de contact qui n’est pas dans la projection quand il y a des incidents, mais une police du quotidien. Ce qui fait la légitimité de la police dans un État démocratique, c’est la confiance des citoyens", a-t-il plaidé.

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