AA - Paris - Bilal Muftuoglu

Le Parti socialiste (PS) exclura ses membres qui seraient tentés de voter pour Emmanuel Macron à l'élection présidentielle, a mis en garde, mardi, Jean-Christophe Cambadélis, Premier secrétaire du parti.

"J'ai dit, et je n'ai pas bougé, que ceux qui le parraineraient ne seraient plus au Parti socialiste", a martelé Cambadélis, sur BFM TV, qualifiant l'ancien ministre de l'Economie du gouvernement socialiste de "l'équipe adverse".

Aucun élu ne dérogera à cette règle, a encore averti le Premier secrétaire du PS, s'adressant en particulier à Gérard Collomb, sénateur-maire de Lyon et soutien de Macron. A la question "le maire de Lyon par exemple sera exclu ?", Cambadélis a ainsi répondu : "Bien sûr. Sans problème. On ne peut pas être à la fois dans l’équipe du Parti socialiste et parrainer l’équipe adverse".

Cambadélis s'est par ailleurs dit "inquiet" des contours flous du programme de Macron. "Pourquoi il ne veut pas dévoiler son programme? Est-ce qu'il y a quelque chose qui n'est pas avouable?", s'est-il interrogé.

Et de renchérir: "Emmanuel Macron ne veut pas se définir et ça finit par poser un problème. En attendant c’est un peu creux. Je me dis que peut-être il est trop à droite et que ça lui sera reproché par des gens de gauche qui le soutiennent actuellement. Peut-être est-il trop à gauche et ça lui sera reproché par des gens qui sont à droite".

Interrogé par la suite sur un potentiel ralliement entre Benoît Hamon, candidat du PS à la présidentielle et Jean-Luc Mélenchon, candidat de la "France insoumise", Cambadélis a estimé qu'un rapprochement entre les deux hommes n'était "pas du tout" impossible.

"Est-ce qu'il veut rester à 10% dans son splendide isolement, ou est-ce qu'il veut participer à une action de redressement de la France?", s'est néanmoins interrogé Cambadélis.

- Macron qualifié pour le second tour?

Les avertissements du Premier secrétaire surviennent alors que Macron atteint son plus haut niveau d'intentions de vote dans les sondages d'opinion. Ainsi, selon un sondage Opinionway-Orpi, l'ancien ministre se serait qualifié pour le second tour avec 23% des voix, derrière Marine Le Pen, candidate du Front national.

François Fillon, candidat de la droite ébranlé par l'affaire des emplois fictifs, arriverait troisième avec 20% des voix, prévoit le même sondage.