Politique

France: L'agression de Théo est "un accident" et non un viol

- L'Inspection générale de la police française estime que les forces de l'ordre n'ont pas eu l'intention de commettre un crime sexuel dans le cas du jeune Théo, agressé en région parisienne.

Bilal Müftüoğlu  | 09.02.2017 - Mıse À Jour : 09.02.2017
France: L'agression de Théo est "un accident" et non un viol

Paris

AA - Paris - Bilal Muftuoglu

L'agression de Théo, un jeune habitant d'Aulnay-sous-Bois (Ile-de-France), au niveau de la zone rectale, jeudi dernier, par les forces de l'ordre ne relève pas d'un crime sexuel mais plutôt d'un accident, estime l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) française, selon son rapport initial révélé jeudi par les médias.

L'IGPN, la police des polices, qui a transféré son enquête sur l'affaire de l'agression de Théo à la juge d'instruction chargée de ce dossier, privilégie la thèse d'un accident aux dépens de celle d'un crime sexuel, selon les révélations de LCI et de RTL.

L'instance d'inspection désigne ainsi l'intervention des forces de l'ordre comme une "opération qui a mal tourné " sans pour autant nier la violence policière qui a provoqué "une plaie longitudinale du canal anal" et une "section du muscle sphinctérien", selon les rapports médicaux.

Le compte-rendu fait ainsi état d'un "accident grave et réel", soulignant que les policiers n'ont pas délibérément baissé le jogging du jeune Aulnaysien pour introduire une matraque télescopique.

"C’est très grave, indubitablement, ça peut être des violences ayant entraîné une infirmité permanente. Mais ce n’est pas un viol", soutient encore l'IGPN, rapporte LCI.

La juge d'instruction avait pourtant pris la décision de qualifier cette agression de viol dès le week-end dernier, une accusation retenue finalement à l'encontre d'un seul policier parmi les quatre agents de la Brigade spécialisée de terrain (BST) intervenus jeudi dans la banlieue parisienne.

La juge est la seule autorité compétente qui dispose du droit de requalifier l'intention des forces de l'ordre en "accident", soutient l'IGPN.

Organisées initialement à Aulnay-sous-Bois, les manifestations contre les bavures des forces de l'ordre s'étendent désormais à l'ensemble du territoire français.

Des centaines de manifestants se sont réunis à Paris, à l’appel du collectif "Action antifasciste Paris-banlieue", ainsi qu'à Bordeaux, Nantes et Rennes, pour exprimer leur colère contre les policiers, non seulement par rapport au cas de cas de Théo mais aussi compte tenu de ceux d'Adama Traoré et des frères Zyed et Bouna, tous les trois victimes de violences policières.

De nombreux individus ont été interpellés à Nantes en marge de mouvements tendus avec la police, rapporte Ouest France, tandis qu'un poste de police a été dégradé par les manifestants, informe Sud Ouest.

Une vingtaine d'individus avaient été interpellés en début de semaine à Aulnay-sous-Bois, à la suite des incidents qui ont éclaté en marge des protestations contre la violence policière.


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