AA / Istanbul / Serap Dogansoy

La consommation des Français à Noël a enregistré une hausse marquée en 2025, portée par une inflation jugée maîtrisée et des prix plus abordables sur les produits alimentaires, a déclaré le ministre des PME et du Commerce, Serge Papin, dans un entretien mis en ligne dimanche par Le Parisien.

Selon le ministre, la journée du 24 décembre a été « en hausse de 10 % sur un an », avec une dynamique particulièrement forte dans l’alimentaire, affichant « une progression de 15 % à 20 % » dans certaines enseignes de la grande distribution. Le panier moyen de Noël s’est établi à 155 euros par foyer en 2025, en léger recul par rapport à 2024, pour la deuxième année consécutive.

Le ministre attribue cette évolution à un environnement de prix plus favorable. « Compte tenu de la baisse des prix et d’une inflation maîtrisée, les produits de bouche sont plus abordables cette année », a-t-il affirmé.

Au-delà de la consommation, Serge Papin a rappelé ses priorités en matière de soutien au pouvoir d’achat et aux petites entreprises. Il a réitéré sa volonté de faciliter le recours à l’intéressement pour les salariés des TPE-PME et soutenu une proposition de loi visant à « déplafonner les sanctions » contre les retards de paiement. « On a 20.000 PME en difficultés financières devant le tribunal chaque année parce qu’elles n’ont pas été payées à temps », a-t-il souligné.

Les indicateurs avancés par le gouvernement contrastent toutefois avec plusieurs enquêtes publiées cet automne, qui décrivent des budgets toujours contraints et des arbitrages renforcés chez les ménages. Selon une étude du courtier Ymanci réalisée auprès de 2.000 personnes, 41 % des Français disent recourir à des solutions complémentaires, comme l’épargne ou paiement en plusieurs fois, pour financer leurs achats de Noël.

D’après l’Observatoire Ankorstore du commerce indépendant, le budget moyen de Noël s’est établi à 470 euros en 2025, en baisse de 38 euros par rapport à 2024 et de 59 euros par rapport à 2023, les cadeaux représentant près de 60 % de cette enveloppe. Une autre enquête CSA Research pour Cofidis évalue ce budget moyen à 491 euros, avec près d’un Français sur deux se disant préoccupé par l’impact de la conjoncture économique.

Ces études relèvent également une forte montée des pratiques d’optimisation, avec un recours accru aux promotions, au paiement fractionné et aux achats de dernière minute, ainsi qu’un usage croissant des outils numériques et de la seconde main.

Malgré ces contraintes, la dernière semaine avant Noël a profité à certains commerces de proximité, tandis que les données du gouvernement mettent en avant un rebond ciblé de la consommation, notamment sur les produits alimentaires, au cours des fêtes de fin d’année.