Politique

France : L’Assemblée adopte une proposition de loi pour nationaliser ArcelorMittal France

– Porté par LFI, le texte a été adopté malgré l’opposition du gouvernement et l’abstention du RN. Son avenir reste incertain au Sénat.

Ümit Dönmez  | 28.11.2025 - Mıse À Jour : 28.11.2025
France : L’Assemblée adopte une proposition de loi pour nationaliser ArcelorMittal France

Ile-de-France

AA / Paris / Ümit Dönmez


L’Assemblée nationale française a adopté jeudi soir, en première lecture, une proposition de loi déposée par La France insoumise (LFI) visant à nationaliser les activités françaises du sidérurgiste ArcelorMittal.

Par voie d’un communiqué, le groupe LFI a salué une « victoire historique », soulignant que le texte a reçu le soutien des partis de gauche (écologistes, socialistes et communistes), tandis que le Rassemblement national s’est abstenu et que les députés de la majorité présidentielle ont voté contre. Le projet de loi a été adopté par 127 voix contre 41.

Aurélie Trouvé, rapporteure du texte, a défendu une mesure « évidente » face au refus d’ArcelorMittal d’investir dans la décarbonation de la filière acier. Le texte prévoit la nationalisation complète de la branche française du groupe, avec un coût estimé à trois milliards d’euros.

Le gouvernement, par la voix du ministre de l’industrie Sébastien Martin, s’est fermement opposé au texte. Il estime que la menace principale vient d’un afflux d’acier asiatique bon marché, contre lequel l’exécutif veut répondre par un mécanisme douanier européen. « La nationalisation fragiliserait l’emploi au lieu de le protéger », a averti le ministre.

Le Rassemblement national, sans soutenir la loi, a proposé une alternative via une « golden share », c’est-à-dire un droit de veto de l’État sans gestion directe. De leur côté, les socialistes ont voté pour, tout en défendant une mise sous tutelle temporaire plutôt qu’une nationalisation pleine.

Sur l’esplanade des Invalides, à proximité de l'Assemblée nationale, plusieurs centaines de salariés ont manifesté jeudi matin à l’appel de la CGT, venus des sites de Moselle et du Nord. Le Monde rapporte que l’examen du texte s’est déroulé en présence de certains d’entre eux dans les tribunes de l'Hémicycle.

L’avenir de la proposition reste incertain. Le texte ne devrait pas survivre au vote du Sénat, où la droite majoritaire a déjà exprimé son hostilité.


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