France/Islamophobie: 16 extrémistes jugés pour des projets d'attentats contre des musulmans
- Selon un agent infiltré de la DGSI, le groupuscule d'extrême droite voulait notamment assassiner une figure connue, ciblant l'islamologue Suisse, Tariq Ramadan

Ankara
AA/Ankara
Le procès de seize membres présumés d'un groupuscule d'extrême droite, accusés de planifier des assassinats d'imams et d'empoisonner de la nourriture halal, débute ce mardi en France.
Ces treize hommes et trois femmes sont principalement poursuivis pour association de malfaiteurs terroriste et détention d'armes.
Ces individus, âgés de 39 à 75 ans, aux profils très variés, un antiquaire, un restaurateur, une comptable, un artisan, un chômeur ou un enseignant en lycée…, sont soupçonnés d'appartenir à un groupuscule clandestin, "l'Action des forces opérationnelles", un réseau néonazi visant la communauté musulmane.
Le parquet national antiterroriste (PNAT) a qualifié leurs agissements de "projet d'attentat terroriste", après la découverte de plans détaillés, d'armes et de substances chimiques.
Les enquêteurs ont intercepté des communications révélant une idéologie xénophobe et raciste, avec des projets concrets d'attaques contre des figures religieuses et des supermarchés halal.
Des perquisitions ont permis de saisir des manuels sur les méthodes d'assassinat et de sabotage, rédigés par un leader présumé du groupe.
Un agent infiltré de la DGSI a rencontré deux membres clés d'un groupuscule d'extrême droite lors d'un rendez-vous en juin 2018 dans une brasserie parisienne. Ils ont exposé leurs intentions de "tuer 200 imams radicalisés" et des détenus radicalisés, ainsi que d'assassiner une figure connue, l'islamologue Suisse, Tariq Ramadan, avant ses ennuis judiciaires.
Quelques jours plus tard, l'un des membres a révélé un projet d'empoisonner des produits halal dans des supermarchés, une stratégie qui vise à réduire la consommation de produits halal et provoquer la panique chez les musulmans selon un document retrouvé lors d’une perquisition.
Un autre projet visait à faire exploser la porte d'une mosquée de Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine) et de positionner des tireurs embusqués.
Les accusés, originaires de plusieurs régions, auraient agi clandestinement via des réseaux sociaux cryptés.
L'audience qui a démarré mardi, doit durer jusqu'au 4 juillet.
Ce groupuscule est une branche dissidente des Volontaires pour la France (VPF), un parti politique d'extrême droite fondé à l'été 2015, en réaction aux attentats de la même année.
Plusieurs prévenus de ce dossier, poursuivis pour association de malfaiteurs terroriste, encourent jusqu'à dix ans de prison et 150 000 euros d'amende.
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