AA / Istanbul / Seyma Erkul Dayanc

Une vaste fouille ordonnée par Gérald Darmanin a été menée jeudi à la prison de Paris-La Santé.

Une opération de « fouille XXL » a été conduite jeudi soir à la prison de Paris-La Santé, dans le cadre des contrôles généralisés ordonnés par le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, dans l’ensemble des établissements pénitentiaires, a rapporté BFMTV, la chaîne française d’information en continu. Quatre-vingt-dix agents ont inspecté les cellules de 135 détenus lors de cette opération de quatre heures débutée à 20h.

Les policiers et surveillants ont passé chaque cellule « au peigne fin ». Les détenus ont été extraits puis soumis à une fouille corporelle avant l’intervention des équipes cynophiles. Interrogé par BFMTV, un agent a expliqué que certains prisonniers recourent à des « stratagèmes » pour dissimuler des objets illicites, évoquant des « doubles fonds » réalisés dans des bouteilles.

Dans l’une des cellules, environ 40 grammes de cannabis et quatre téléphones portables ont été saisis. Dans une autre, les agents ont découvert « une quantité impressionnante » de médicaments, selon les images diffusées par BFMTV. « Ce n’est pas possible d’avoir autant de médicaments. Ce n’est pas normal », a déclaré un policier à la chaîne. Justine Gerbaud, porte-parole de l’administration pénitentiaire, a indiqué qu’une enquête administrative serait ouverte.

Au total, 27 téléphones et 130 grammes de cannabis ont été retrouvés au cours de la fouille, a précisé André Varignon, chef de l’établissement. Il a indiqué à BFMTV que les détenus concernés feront l’objet de procédures disciplinaires devant la commission interne de l'établissement.

Ces opérations interviennent alors que Gérald Darmanin a demandé des contrôles massifs dans toutes les prisons françaises d’ici la fin du mois de décembre. « Il ne doit pas y avoir un gramme de shit ou un téléphone portable dans une prison française », a déclaré le ministre mercredi sur la radio française RTL.

Une première opération d’envergure avait été réalisée dans la nuit du 25 au 26 novembre à la maison d’arrêt de Nanterre, où 70 téléphones et de la drogue avaient été découverts, selon les déclarations du ministre.

Le 28 novembre, la secrétaire générale du syndicat national des directeurs pénitentiaires, Flavie Rault, a dénoncé « une opération de communication XXL », affirmant sur BFMTV-RMC que l’administration pénitentiaire est « au bord de l’implosion » en raison de la surpopulation, du manque d’effectifs et de la vétusté de nombreux établissements. Selon elle, les surveillants « feraient déjà des fouilles régulières et ciblées » si les moyens humains étaient suffisants.

Elle a également critiqué le plan « zéro portable », déployé dans plusieurs prisons pilotes, jugeant qu’il « ne produira aucun effet » malgré « des millions d’euros investis ».

Ces critiques interviennent alors que, le jeudi 27 novembre, deux détenus de la prison de Dijon se sont évadés après avoir « vraisemblablement » scié les barreaux de leur cellule et utilisé des draps pour s’enfuir. Les deux hommes, placés au quartier disciplinaire, étaient en détention provisoire.

Le syndicat FO Justice avait alerté depuis plusieurs mois sur une dégradation « alarmante » des conditions de sécurité dans cet établissement.