Istanbul
AA / Istanbul / Serap Dogansoy
Plus de 200 maires et élus locaux d’Ariège se sont rassemblés ce lundi à Foix, devant la préfecture, pour appeler l’État à renouer le dialogue avec les agriculteurs et réévaluer le protocole sanitaire contre la dermatose nodulaire contagieuse, ont-ils indiqué dans une lettre remise au préfet.
Dans cette lettre, les signataires demandent que soit « réinterrogé » le principe de l’abattage total des troupeaux atteints, en envisageant « un abattage ciblé des animaux infectés » selon leur état clinique et le risque de propagation de la maladie. Ils estiment « urgent » de rétablir un « dialogue constructif » entre les autorités et les éleveurs mobilisés.
L’appel intervient alors qu’un premier foyer a été détecté dimanche dans l’Aude, à Pomas, où les dix bovins du troupeau concerné ont été abattus dès confirmation de la maladie, ont précisé les services de l’État. « La situation est sous contrôle », a affirmé plus tôt la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard.
Interrogée sur une possible suspension des abattages systématiques, la ministre a indiqué que « la discussion est ouverte », saluant les « propositions sérieuses » formulées par les agriculteurs. Elle a annoncé une série de rencontres au cours de la semaine.
Annie Genevard est attendue dans l’après-midi en Haute-Garonne pour lancer la campagne de vaccination visant un million de bovins dans la région. Elle doit participer à une réunion de crise à la préfecture de Toulouse, alors que des agriculteurs bloquent depuis plusieurs jours des axes routiers pour protester contre la stratégie gouvernementale.
La Coordination rurale a, de son côté, appelé le Premier ministre, Sébastien Lecornu, à intervenir. « La stratégie actuelle ne fonctionne pas, la maladie n’est pas contenue », a estimé son président, Bertrand Venteau, qui réclame l’extension de la vaccination aux zones encore indemnes.
En France, des agriculteurs protestent depuis plusieurs jours contre la politique de lutte contre la dermatose nodulaire, notamment à Toulouse où des routes sont bloquées.
Le gouvernement défend sa stratégie d’abattage et une campagne de vaccination ciblée, tandis que certains syndicats et élus demandent plus de souplesse.
La maladie, apparue en Afrique en 1929, provoque fièvre, lésions cutanées et amaigrissement chez les bovins et peut être mortelle.
La ministre Annie Genevard dit comprendre « l’angoisse » des éleveurs et assure que l’État dispose des stocks nécessaires pour vacciner environ un million de bêtes en Occitanie.
Elle exclut pour l’instant une vaccination généralisée du cheptel, jugeant cette option trop lourde, et appelle au calme après plusieurs incidents en marge des rassemblements.
