AA / Istanbul / Serap Dogansoy

Le Premier ministre Sébastien Lecornu a affirmé ce mardi à l’Assemblée nationale que « l’urgence absolue » face à l’épizootie de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) était d’« accélérer la vaccination » du bétail, reconnaissant des difficultés liées au manque de personnel et à des freins logistiques.

« On a besoin de bras », a déclaré le chef du gouvernement, annonçant la mobilisation de vétérinaires des armées pour renforcer les équipes déjà composées de vétérinaires libéraux, retraités et d’étudiants en écoles vétérinaires. Il a précisé que les commandes de vaccins avaient été passées, écartant tout problème budgétaire, tout en évoquant un besoin d’amélioration dans l’organisation et la distribution des doses.

La ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, a de son côté défendu la stratégie vaccinale, estimant que « la vaccination, c’est un chemin d’espoir » pour enrayer la propagation de la maladie qui touche les élevages bovins dans le sud-ouest de la France.

Interrogé sur des tensions survenues lors de manifestations d’éleveurs en Ariège la semaine dernière, le Premier ministre a dénoncé la présence de militants d’« ultragauche », appelant ces derniers à « se tenir à distance » des mobilisations agricoles. Il réagissait notamment à une vidéo virale du 11 décembre montrant des tirs de gaz lacrymogènes depuis un hélicoptère. La gendarmerie a depuis démenti cette version, assurant que les tirs provenaient du sol.

Sébastien Lecornu a par ailleurs défendu la ligne du gouvernement, affirmant que « les éleveurs qui respectent les règles ne peuvent pas être tenus pour responsables », attribuant la diffusion de la DNC à des déplacements illégaux de bêtes contaminées.

La dermatose nodulaire contagieuse est une maladie virale affectant principalement les bovins, entraînant des pertes économiques importantes et des mesures sanitaires strictes, dont la vaccination et, dans certains cas, l’abattage des animaux infectés.

Depuis le début de la crise en juin, 113 foyers de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) ont été recensés en France, tous « éteints ou en cours de l’être », selon le ministère de l’Agriculture. Le premier foyer avait été détecté le 29 juin en Savoie.

Au total, 3.300 bovins ont été abattus, soit 0,02 % du cheptel français, dans 80 élevages répartis sur 11 départements.

Un nouveau foyer a toutefois été confirmé dimanche dans un élevage de Pomas, dans l’Aude, premier cas dans ce département d’Occitanie, a indiqué la préfecture. Dix bovins ont été abattus. L’Aude devient ainsi le cinquième département de la région touché.

La stratégie sanitaire repose sur l’abattage des élevages infectés, des restrictions de mouvements et une « vaccination d’urgence » dans un rayon de 50 km autour des foyers, récemment élargi dans le sud du pays.

Les agriculteurs poursuivent leur mobilisation, dénonçant notamment les abattages systématiques.