France / Budget de la Sécurité sociale : le Sénat s’oppose à la suspension de la réforme des retraites
- La chambre haute a supprimé du texte la suspension de la réforme des retraites, adoptée le 12 novembre par l'Assemblée nationale
Istanbul
AA / Istanbul / Ben Amed Azize Zougmore
Le Sénat s’est opposé ce mardi à la "suspension" de la réforme des retraites, dans le cadre du budget de la Sécurité sociale.
C’est sans surprise que les sénateurs, fidèles à leur position constante depuis plusieurs années ont supprimé du texte la suspension de la réforme des retraites, avec 190 voix pour et 108 voix contre, désavouant ainsi la concession majeure du premier ministre Sébastien Lecornu à l’endroit des socialistes afin de s’en éviter la censure.
La chambre haute, majoritairement de droite a rejeté le décalage à janvier 2028 de la réforme portée par Élisabeth Borne, entrée en vigueur en septembre 2023, qui prévoyait un recul progressif de l’âge légal à 64 ans et un allongement de la durée de cotisation à 172 trimestres pour la génération 1965.
- L’idée d’un compromis entre les deux chambres du Parlement semble s’écarter
Bien que la mesure de suspension de la réforme des retraites puisse être rétablie par l’Assemblée nationale, cette opposition du Sénat corrobore davantage la difficulté à trouver un compromis entre les deux chambres du Parlement dans ce dossier. Plus tôt dans la journée de mardi, le Sénat a rétabli le gel des pensions de retraite dans le budget de la Sécurité sociale pour 2026, sauf pour celles inférieures à 1 400 euros qui resteront indexées sur l’inflation.
Le gouvernement avait soutenu que la mise en pause de la réforme de retraites représentait un cout estimé à 300 millions d’euros en 2026 et 1,9 milliard en 2027, financé en partie par la hausse de 1,4 point de la CSG sur les revenus du capital, adoptée la semaine dernière.
Adoptée en mars 2023 sans vote, via le recours à l’article 49.3 de la Constitution par le gouvernement d’Élisabeth Borne, la réforme des retraites avait déclenché l’un des plus vastes mouvements sociaux depuis Mai 68. Des millions de manifestants s’étaient mobilisés pendant plusieurs mois dans tout le pays, à l’appel des principaux syndicats, pour protester contre le recul de l’âge légal à 64 ans. Grèves, blocages et tensions avaient profondément marqué la vie politique et sociale française, symbolisant la fracture entre le pouvoir exécutif et une large partie de l’opinion publique.
Après le rejet du Sénat, le texte devrait être renvoyé à l’Assemblée nationale pour un ultime vote.
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