France : Bayrou admet qu’« aujourd’hui, a priori » il ne peut pas obtenir la confiance des députés
- À moins de deux semaines du vote de confiance du 8 septembre, le Premier ministre reconnaît publiquement la fragilité de son gouvernement

Ile-de-France
AA / Paris / Ümit Dönmez
Le Premier ministre français, François Bayrou, a reconnu mercredi 27 août, lors d’un entretien sur TF1, qu’il n’était pas certain de pouvoir obtenir la confiance de l’Assemblée nationale lors du vote prévu le 8 septembre. « Aujourd’hui, a priori, on ne peut pas obtenir la confiance », a-t-il déclaré, alors qu’il doit engager la responsabilité de son gouvernement sur son plan d’économies budgétaires.
Le Premier ministre a rappelé que depuis les élections législatives anticipées de l'été 2024, « il n’y a pas de majorité ». Pour lui, « il est impossible de porter la politique de redressement du pays s’il n’y a pas d’accord sur un minimum de choix ». Tout en assumant le risque de voir son gouvernement tomber, Bayrou a affirmé ne pas vouloir « passer en force », ajoutant : « Le gouvernement n’est pas contre les Français, il est le défenseur des Français ».
Cette déclaration intervient alors que les oppositions – de la gauche au Rassemblement national – ont déjà annoncé qu’elles voteraient contre la confiance, tandis que Les Républicains apparaissent divisés malgré le soutien affiché par leur président Bruno Retailleau. L’issue du vote du 8 septembre semble donc très incertaine, ouvrant la perspective d’une crise institutionnelle.
À cette équation parlementaire s’ajoute une rentrée sociale agitée. Le mouvement « Bloquons tout », né sur les réseaux sociaux, appelle à paralyser le pays le 10 septembre, et vient de recevoir le soutien officiel de la CGT et de Solidaires, qui appellent à la grève partout où cela est possible. Le Président français Emmanuel Macron, de son côté, a fait savoir qu’il ne souhaitait pas recourir à une nouvelle dissolution, mais qu’il ne s’interdirait pas « a priori » d’utiliser ce pouvoir constitutionnel.
La reconnaissance par François Bayrou de sa probable incapacité à réunir une majorité, conjuguée aux menaces de blocage social, place ainsi le gouvernement dans une zone de turbulence politique et institutionnelle rarement atteinte sous la Ve République.