France/Attentas de Paris: Le procès du "logeur" des terroristes s'ouvre mercredi

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AA/France/Fawzia Azzouz
Le procès très attendu de Jawad Bendaoud, accusé d'avoir hébergé Abdelhamid Abaaoud, le "cerveau" des attentats du 13 novembre 2015 à Paris et deux de ses complices, s'ouvre mercredi devant le tribunal correctionnel de Paris avec plus de 300 parties civiles et 80 avocats.
Le 18 novembre 2015, soit 5 jours après les sanglants attentats de Paris qui ont fait 130 morts et plus de 400 blessés dans plusieurs points de la capitale, la France va découvrir le visage de Jawad. Le RAID et les élites de la police française sont à Saint-Denis pour mettre fin à la cavale d'Abdelhamid Abaaoud et de ses complices, soupçonnés d'être le "cerveau" des attaques meurtrières du 15 novembre.
Alors qu'Abaaoud est retranché dans un appartement avec sa cousine Hasna Aït Boulahcène et un autre complice, Chakib Akrouh, BFMTV interviewe à l'extérieur, un homme, Jawad Bendaoud, qui leur explique "oui c'est mon appartement mais je savais pas que c'étaient des terroristes. On m'a demandé de rendre service, j'ai rendu service".
Bendaoud a été interpellé et placé en détention provisoire quelques heures plus tard. Mais alors que son procès doit s'ouvrir mercredi matin, où il comparaîtra devant le tribunal correctionnel pour "recel de malfaiteurs terroristes", Paris-Match vient de faire une révélation inattendue.
L'ADN de Jawad Bendaoud, a été retrouvé par les enquêteurs sur la ceinture d'explosifs dont s'est servie Chakib Akrouh, pour faire exploser l'appartement de Saint Denis dans lequel il était retranché avec Abdelhamid Abaaoud et Hasna Aït Boulahcène, les tuant tous les trois sur le coup. La trace d'ADN se situe sur un morceau de scotch utilisé pour assembler la ceinture des kamikazes, toujours d'après Paris-Match.
La magazine révèle également que Jawad Bendaoud a expliqué au juge d'instruction Christophe Teissier que les terroristes ont certainement utilisé un scotch qui se trouvait à son domicile. Une explication qui a visiblement convaincu le magistrat puisque l'accusé comparait pour "recel de malfaiteurs terroristes" et "non dénonciation de crimes terroristes" et non pour complicité.
L'accusé sera mercredi devant le tribunal correctionnel de Paris aux côtés de Youssef Aït Boulahcène, frère de Hasna, et accusé de ne pas avoir alerté les autorités alors qu'il avait connaissance de l'aide apportée par sa soeur au commando terroriste et également de Mohamed Soumah, accusé comme Jawad Bendaoud, d'avoir fourni un logement aux terroristes.
Ce procès hors-norme réunira plus de 300 parties civiles, 80 avocats et une soixantaine de journalistes accrédités jusqu'au 14 février pour assister aux débats. Il s'agit du premier procès en lien avec les attentats du 13 novembre 2015, tandis que Salah Abdesslam, seul survivant du commando franco-belge, est toujours incarcéré à Fleury Mérogis dans des conditions drastiques en attendant son procès qui devrait intervenir courant 2021.