Politique

France/Attentas de Paris: Le "logeur" des terroristes face à la justice

-Le procès de Jawad Bendaoud, accusé d'avoir hébergé Abdelhamid Abaaoud, commanditaire des attentats du 13 novembre 2015 à Paris, comparaît depuis mercredi devant le tribunal correctionnel de Paris.

Esma Ben Said  | 25.01.2018 - Mıse À Jour : 26.01.2018
France/Attentas de Paris: Le "logeur" des terroristes face à la justice

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AA/France/Fawzia Azzouz

Le procès de Jawad Bendaoud, accusé d'avoir hébergé Abdelhamid Abaaoud, commanditaire des attentats du 13 novembre 2015 à Paris, comparaît depuis mercredi devant le tribunal correctionnel de Paris.

Le 18 novembre 2015, soit 5 jours après les sanglants attentats de Paris qui ont fait 130 morts et plus de 400 blessés dans plusieurs points de la capitale, la France va découvrir le visage de Jawad.

Le RAID et les élites de la police française sont à Saint-Denis pour mettre fin à la cavale d'Abdelhamid Abaaoud et de ses complices, soupçonnés d'être le "cerveau" des attaques meurtrières du 13 novembre.

Alors qu'Abaaoud est retranché dans un appartement avec sa cousine Hasna Aït Boulahcène et un autre complice, Chakib Akrouh, BFMTV interviewe à l'extérieur, un homme, Jawad Bendaoud, qui leur explique "oui c'est mon appartement mais je savais pas que c'étaient des terroristes. On m'a demandé de rendre service, j'ai rendu service".

Bendaoud a été interpellé et placé en détention provisoire quelques heures plus tard.

Il comparait du 24 janvier au 14 février pour "recel de malfaiteurs terroristes" et "non-dénonciation de crime terroriste".

L'accusé est face au tribunal correctionnel de Paris aux côtés de Youssef Aït Boulahcène, frère de Hasna, et accusé de ne pas avoir alerté les autorités alors qu'il avait connaissance de l'aide apportée par sa soeur au commando terroriste et également de Mohamed Soumah, accusé comme Jawad Bendaoud, de "recel de malfaiteurs terroristes" pour avoir joué les intermédiaires entre Abaaoud, sa cousine Hasna et Jawad.

C'est un procès hors-norme qui s'est ouvert mercredi devant le tribunal correctionnel avec plus de 500 parties civiles et 80 avocats selon le journal Sud-Ouest. Tout l'enjeu pour la Cour présidée par Isabelle Prévost-Deprez sera de déterminer si les accusés avaient connaissance des actions terroristes menées le 13 novembre 2015 par Abaaoud, Chakib Akrouh et Hasna Aït Boulahcène.

A peine le procès commencé, Me Holleaux, avocat des parties civiles a demandé la requalification des faits pour les les accusés soient jugés pour "association de malfaiteurs terroriste", la peine encourue étant de 12 ans de prison contre 6 ans maximum pour "recel de malfaiteurs terroristes".

"La question, c'est de savoir si Jawad Bendaoud et Mohamed Soumah sont des terroristes. Elle est très lourde. La position qui a été la mienne, et celle du parquet jusqu'à présent, c'est de dire que non" a expliqué le procureur.

Puis commence l'audience. La présidente débute l'exposé des faits face à un silence de plomb "Le 13 novembre 2015, en soirée, dix terroristes, arrivés la veille de Belgique, ont perpétré une série d'attentats à Paris et à Saint-Denis" avant de préciser qu'elle entendra d'abord Youssef Aït Boulahcène puis conjointement Mohamed Soumah et Jawad Bendaoud.

On apprend d'ailleurs par la présidente que Younès Abaaoud, petit frère d'Abdelhamid, qui avait quitté la Belgique en 2014 alors qu'il n'avait que 13 ans pour rejoindre Daesh en Syrie, est décédé "sur zone" sans plus de précisions.

Si des fichiers de propagande terroriste ont été retrouvés dans l'ordinateur du frère d'Hasna, il nie tout intérêt criminel en répondant à la présidente "est-ce que quelqu'un qui lit Mein Kampf, cela fait d'elle une personne antisémite ?" Il sera ensuite interrogé sur les anasheed (chants religieux) retrouvés dans ses données personnelles.

Youssef Aït Boulahcène expliquera simplement qu'il ne savait pas qu'ils appelaient au combat armé et qu' "Il y a des anasheeds pour les mariages, par exemple". Au cours de son interrogatoire, la présidente rappelle qu'entre le 14 et 18 novembre, Hasna contacte son frère à de nombreuses reprises d'après les relevés téléphoniques, ce à quoi il répond que s'il avait su ce dont elle était coupable, il l'aurait "emmenée au commissariat" lui-même.

L'audience a été suspendue à l'issue de l'interrogatoire de Youssef Aït Boulhacène qui a d'ailleurs changé de nom de famille et s'appelle désormais Youssef Assalam. Jeudi, la Cour entendra Jawad, le "logeur de Daesh" à partir de 13h30.

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