France: associations et intellectuels vent debout contre la dissolution du CCIF
France
AA/Nice/Feïza Ben Mohamed
Les réactions se multiplient sur les réseaux sociaux pour dénoncer l’atteinte aux libertés et la décision arbitraire constituée par la dissolution du CCIF (Collectif Contre l’Islamophobie en France) orchestrée par le gouvernement français, du CCIF (Collectif Contre l’Islamophobie en France).
Tant du côté du monde intellectuel, que chez les journalistes ou les défenseurs des droits humains, l’offensive menée par les autorités inquiète.
« La justice n’a rien trouvé à reprocher au CCIF dont aucun responsable ne fait l’objet de poursuites » estime le journaliste et fondateur de Mediapart Edwy Plenel, pour qui cette « dissolution est donc un acte idéologique qui veut cacher la réalité qu’il documentait, l’islamophobie, et empêcher l’auto-organisation des discriminés ».
La justice n’a rien trouvé à reprocher au CCIF dont aucun responsable ne fait l’objet de poursuites. Sa dissolution est donc un acte idéologique qui veut cacher la réalité qu’il documentait, l’islamophobie, et empêcher l’auto-organisation des discriminés.https://t.co/Yn8evG6YNX
— Edwy Plenel (@edwyplenel) December 2, 2020
De son côté, l’islamologue François Burgat pointe du doigt « ceux qui ont plaidé pour la dissolution du CCIF » considérant qu’ils « méritent bien sûr notre profond mépris citoyen ».
Il affirme par ailleurs que le pouvoir dirigé par Emmanuel Macron « ouvre la porte vers le pire ».
#CCIF : la Macronie ouvre la porte vers le pire https://t.co/VSbXYIVjxe
— francois burgat (@frburgat) December 3, 2020
De très nombreux internautes s’élèvent également contre ce que la LDH (Ligue des Droits de l’Homme) qualifie « d’atteinte à l’Etat de droit ».
« Il est important de lire le décret par lequel le ministre de l'intérieur dissout le CCIF, pour constater, de ses propres yeux, qu'on assiste à une criminalisation de la dénonciation d'actes racistes » écrit par exemple sur Twitter « Mélusine » qui rassemble près de 40 mille abonnés.
Il est important de lire le décret par lequel le ministre de l'intérieur dissout le CCIF, pour constater, de ses propres yeux, qu'on assiste à une criminalisation de la dénonciation d'actes racistes : pic.twitter.com/8ZjRsr0y36
— Mélusine (@Melusine_2) December 2, 2020
« Pour ceux qui prendront la peine de lire le décret de dissolution du CCIF, l’indigence des motifs et leur fragilité juridique sautent aux yeux. Sur cette base, on peut désormais dissoudre pratiquement n’importe quelle organisation » affirme enfin le journaliste et écrivain Olivier Da Lage.
Pour ceux qui prendront la peine de lire le décret de dissolution du CCIF, l’indigence des motifs et leur fragilité juridique sautent aux yeux. Sur cette base, on peut désormais dissoudre pratiquement n’importe quelle organisation.
— 𝑶𝒍𝒊𝒗𝒊𝒆𝒓 𝑫𝒂 𝑳𝒂𝒈𝒆 (@odalage) December 4, 2020
Pour rappel, visé par un décret de dissolution signé en Conseil des ministres ce mercredi, alors même qu’il s’était auto-dissous et installé à l’étranger pour protéger son action, le CCIF a annoncé saisir le Conseil d’Etat pour « montrer que l’objet principal de cette dissolution est de criminaliser la lutte pour les droits et les libertés en France ».
À noter également qu’une plainte a été déposée à l’encontre du ministre de l’Intérieur pour avoir accusé l’ONG d’être « manifestement impliquée » dans l’attentat contre Samuel Paty « désignant par là un bouc-émissaire » et exposant ses membres « aux représailles et aux menaces de mort ».
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