France-Assises des départements : des élus alertent sur une "asphyxie financière "et réclament 600 millions € à l’État
- À Albi, les départements dénoncent une situation financière « intenable » et sollicitent 600 millions d’euros, tandis que Sébastien Lecornu évoque un futur « acte de décentralisation » pour répondre à leurs difficultés
Istanbul
AA / Istanbul / Serap Dogansoy
Les départements français ont alerté vendredi sur la dégradation rapide de leurs finances, à l’occasion des 94e Assises des départements de France qui se tiennent à Albi (Tarn), en présence du Premier ministre Sébastien Lecornu.
Le président de l’association Départements de France (ADF), François Sauvadet, a réclamé à l’État un fonds de soutien de 600 millions d’euros pour faire face à l’augmentation des dépenses sociales et à la chute des recettes immobilières.
Selon lui, « 54 départements sont en situation de quasi-faillite », pris en étau entre le financement des allocations sociales, dont l’État ne compense qu’environ 30 %, et l’absence de marge fiscale. « En deux ans et demi, six milliards d’euros de charges supplémentaires », a-t-il dénoncé, estimant que les collectivités sont « littéralement asphyxiées ».
De nombreux élus ont témoigné de coupes budgétaires déjà engagées, touchant parfois les politiques culturelles, sportives ou environnementales. En Gironde, où le déficit atteint 97 millions d’euros, certaines aides aux communes ont été supprimées. Dans la Drôme, des subventions au planning familial ou à la culture ont été réduites.
Plusieurs départements ont également revu leurs politiques sociales. Dans l’Aude, l’aide aux jeunes majeurs a été recentrée sur la limite légale des 18 ans. Dans l’Aisne, les investissements dans les collèges et les routes ont été abaissés, une « bombe à retardement » selon son président. D’autres plaident pour revoir certaines prestations, notamment autour du RSA.
Intervenant à Albi, le Premier ministre Sébastien Lecornu a assuré réfléchir à un nouvel « acte de décentralisation » et a souligné la nécessité pour les collectivités de disposer d’un budget « d’ici la fin de l’année ». Il a reconnu la situation économique fragile des départements et évoqué la volonté du gouvernement d’apporter des réponses structurelles.
Les élus appellent l’État et le Parlement à « prendre leurs responsabilités » face à une situation jugée « intenable », alors que les Assises doivent se conclure ce vendredi en présence du chef du gouvernement.
