Politique

France/ Affaires Fillon : De nouvelles révélations et une enquête judiciaire approfondie

Le candidat du parti "Les Républicains" aurait joué "les intermédiaires entre un homme d’affaires libanais, le PDG de Total et Vladimir Poutine, selon "Le Canard enchaîné" ; le Kremlin a récusé, mercredi, ces informations.

Mohamed Hedi Abidellaoui  | 22.03.2017 - Mıse À Jour : 22.03.2017
France/ Affaires Fillon : De nouvelles révélations et une enquête judiciaire approfondie

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AA/ Paris/ Souhir Bousbih

Le candidat LR (Les Républicains) à la présidentielle française du 23 avril, François Fillon, aurait touché 50000 dollars via sa société de « 2FConseil », pour jouer l’intermédiaire entre un homme d’affaires libanais, le PDG de Total et Vladimir Poutine, a révélé, ce mercredi, le journal satirique "Le Canard Enchaîné".

Les faits détaillés par le quotidien remontent à 2015, quand la société "2F" signe un contrat d’un an avec Future Pipe Industries, le géant du pipeline en fibre dirigé par le milliardaire libanais Fouad Makhzoumi.

Le journal rapporte que la mission dévolue à François Fillon consistait à jouer les intermédiaires entre Fouad Makhzoumi et des « influenceurs et dirigeants d’entreprises russes, algériennes, gabonaises, ivoiriennes et françaises ».

Parmi ces hommes, un certain Vladimir Poutine. Fouad Makhzoumi aurait rencontré le dirigeant russe le 19 juin 2015, en marge du Forum économique international organisé à Saint-Pétersbourg.

Au cours de cette journée, François Fillon aurait également mis en relation le milliardaire avec le PDG de Total Patrick Pouyanné. Pour ces missions de lobbying, la société 2F a reçu deux versements de 22500 euros, soit environ 50000 dollars.

Le Kremlin a réagi, mercredi, à ces révélations et récusé les informations du Canard Enchaîné : « En ce qui concerne les rencontres avec le président, elles sont organisées par le Protocole présidentiel et il est là aussi exclu qu’un intermédiaire joue un rôle », a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

De son côté, le Parti Socialiste (PS) a officiellement demandé, via un communiqué, le retrait de la candidature de François Fillon, affirmant que « ce train interminable d’accusations, dont le bruit assourdissant recouvre la campagne, empêche tout débat serein sur le destin » du pays.

Le parti a pris comme exemple pour appuyer sa demande la démission express de Bruno Le Roux, mardi, décidée dans l’urgence après les révélations entourant l’embauche de ses deux filles comme assistantes parlementaires.

« La présomption d’innocence ne peut plus servir votre insouciance », estime le parti, en référence aux soupçons d’emplois fictifs qui pèsent sur l’épouse et deux des enfants de François Fillon, rémunérés comme ses collaborateurs parlementaires, quand il était député de la Sarthe (Nord).

Dans cette affaire, où il est déjà mis en examen pour « détournement de fonds et abus de biens sociaux », François Fillon fait face à de nouvelles charges. Comme l’a révélé mardi Le Monde, l’information judiciaire à été élargie aux chefs d’ « escroquerie aggravée » et « faux et usage de faux ».

Cette décision a été prise par le Parquet National Financier le 16 mars, après la saisie de documents lors d’une perquisition menée à l’Assemblée Nationale.

D’après le quotidien, ces feuilles signées par Pénélope Fillon, mentionnent des calculs d’heures travaillées et la justice se demande s’il s’agit de faux produits pour justifier les salaires versés à l’épouse du candidat LR. Cette dernière est convoquée par les juges d’instruction en charge de l’enquête le 28 mars, en vue d’une éventuelle mise en examen.

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