France / Affaire Benalla: L’Elysée livre sa version
«Benalla n’est pas le directeur du service de sécurité du président de la République», mais il était en « charge des déplacements officiels» d’Emmanuel Macron, selon le chef du cabinet présidentiel.

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AA / France / Fawzia Azzouz
Le directeur de cabinet de la présidence française Patrick Strzoda a reconnu, mardi, face à la commission d’enquête parlementaire avoir autorisé Alexandre Benalla à se rendre sur la manifestation du 1er mai en tant qu’observateur et l’avoir ensuite lui-même sanctionné pour les violences commises sur un couple.
L'audition était transmise en direct sur les chaîne françaises.
«La sanction administrative a immédiatement été prise », a indiqué Patrick Strzoda avant de préciser qu’elle «a été prise par mes soins».
Il a par ailleurs tenu à préciser que « Benalla n’est pas le directeur du service de sécurité du président de la République », mais qu’il était, par ailleurs, en « charge des déplacements officiels » d’Emmanuel Macron ainsi que de la gestion des invitations liées aux événements nationaux du 14 juillet.
L’Hexagone est agité depuis près d’une semaine par l’affaire dite Benalla, du nom d’Alexandre Benalla, chargé de la sécurité du président Emmanuel Macron.
Ce chargé de mission de l’Elysée est placé sous les projecteurs depuis que le journal Le Monde a révélé, jeudi dernier, une vidéo montrant qu’il s’était livré à des violences sur des manifestants lorsqu’il y assistait aux côtés des forces de l’ordre en tant que simple observateur et n’était nullement habilité à participer aux opérations de police sur place.
Sur les images qu’Anadolu a pu consulter, Alexandre Benalla porte un brassard « POLICE » et utilise un talkie-walkie alors qu’il n’est pas policier. Il n’en fallait pas plus pour déclencher un véritable séisme politique.
Pour ces faits, l’Elysée a indiqué dans un communiqué que l’intéressé a été sanctionné par une mise à pied de 15 jours effectuée en mai.
Alexandre Benalla a toutefois été licencié par la présidence de la République, vendredi dernier, après qu’il se soit procuré illégalement les vidéos de surveillance qui l’incriminent suite aux révélations faites, la veille, par le journal le Monde.
Il a été mis en examen aux côtés de trois autres gradés de la police nationale, soupçonnés de l’avoir aidé dans l’accaparement illégal de ses vidéos.
Dans la foulée, l’assemblée nationale a unanimement réclamé la création d’une commission d’enquête parlementaire pour permettre de faire toute la lumière sur cette affaire.
Depuis lundi, c’est donc le ministre de l’Intérieur Gerard Collomb qui a été auditionné le premier par les députés.
Il s’est attelé à expliquer qu’il n’avait pas saisi la justice car il considérait que c’était au préfet de police et à l’Elysée de se saisir des faits.
Dans la même journée de lundi, le préfet de police Michel Delpuech a, lui, indiqué aux parlementaires qu’Alexandre Benalla n’étant pas policier, c’était à l’Elysée d’agir légitimement en signalant les faits incriminés à la justice.
Depuis le début de ce « scandale », la presse a révélé quasi-quotidiennement des éléments qui continuent de semer le trouble sur les passe-droits dont a pu bénéficier Alexandre Benalla.
La presse a affirmé qu’il jouissait d’un logement de fonction de 200m2 au cœur de Paris, percevait un salaire de 10000€ (informations démenties par Patrick Strzoda sans qu’il ne donne aucune information) et était habilité « secret-défense » sans que sa fonction auprès du président Macron ne le justifie.
Mardi, le chef de file LR (Les Républicains) à l’Assemblée Nationale, Christian Jacob, a annoncé lors d’un point presse, que son groupe allait déposer une motion de censure contre le gouvernement pour qu’il « s’explique ».
Si de nombreux groupes parlementaires réclament l’audition du chef de l’Etat en personne, il se refuse pour l’heure à réagir.