Formation du gouvernement au Maroc : El Othmani met les choses au clair
-Le chef du gouvernement marocain, Saâd Eddine EL Othmani, a rencontré les députés de son parti (Parti Justice et Développement (PJD)) dans l’objectif de gérer leur profonde démotivation, ont rapporté à Anadolu des sources du parti.

Casablanca
AA/Casablanca/Mohammed Taleb
Le chef du gouvernement marocain, Saâd Eddine EL Othmani, a rencontré les députés de son parti (Parti Justice et Développement (PJD)) dans l’objectif de gérer leur profonde démotivation, ont rapporté à Anadolu des sources du parti.
Lors de la rencontre, tenue vendredi au siège du PJD à Rabat,El Othmani est notamment revenu sur le déroulement de la formation du gouvernement et répondu aux critiques qui ont suivi l'annonce de la composition gouvernementale qui a favorisé l’éclosion de certaines frustrations au sein du PJD.
Constituant arithmétiquement 52% de la majorité gouvernementale, le PJD n’a, en effet, obtenu que 25% des portefeuilles en acceptant la majorité des conditions des autres partis composant la coalition.
Des concessions en série qui ont provoqué une vague d’indignation au sein de la formation islamique.
Face à celle-ci, le psychiatre El Othmani a essayé tant bien que mal de gérer les frustrés de son parti. « On ne peut pas interdire les voix qui ont critiqué ce qui s’est passé. Le PJD n’est pas un parti stalinien pour que tout le monde soit unanime sur un seul avis », a-t-il affirmé.
« Or, il y a une certaine éthique qu’il faut respecter dans l'expression de son opinion », a-t-il poursuivi avant de nuancer, « le parti n’aura que des succès qui se poursuivront dans le futur ».
« Accepter de siéger au gouvernement ne se justifie ni par la peur, ni par l’appréhension de reconduire un autre mandat gouvernemental, et encore moins dans une volonté de positionnement. La présence au gouvernement est une victoire en soi pour le PJD », a-t-il souligné.
Aux voix qui disent que « la coalition ne reflète pas les scores électoraux des partis, et par ricochet, la volonté populaire », El Othmani a répondu que « la place que détient le PJD dans ce gouvernement, et du fait qu’il a été classé premier aux élections, reflète exactement la volonté populaire ».
Voulant rassurer les députés, il a tenu à souligner qu’il veillera à défendre l’autonomie et l’indépendance de ses prises de décision.
Cette rencontre succède d'une journée à celle tenue par son prédécesseur et secrétaire général du PJD, Abdelilah Benkirane, jeudi 13 avril.
Ce dernier, qui a volé au secours de son compagnon de lutte et pour préserver l’unité des rangs de son parti, a sommé jeudi le groupe parlementaire de soutenir le gouvernement.
Face aux appels à prendre des distances avec e gouvernement formulés par certains députés islamistes, Benkirane a tranché : « On ne peut traiter El Othmani de déloyauté ou de félonie, car le mot dur et nécessite des preuves. Celui qui a celles-ci doit les présenter ».
Benkirane a conditionné le soutien du gouvernement par la poursuite des réformes. Chose qu’a réitéré El Otmani à son tour en affirmant que son gouvernement s’inscrira dans la continuité de l’action de celui de Benkirane, et qu' « aucune des composantes de la majorité n’est revenue sur ces réformes, comme celles de la compensation ».