Etats Unis : Le débat des candidats à la vice-présidence a été plus classique
- Une confrontation politique nettement moins chaotique que le premier débat présidentiel, mais qui n’a pas manqué de moments forts

Washington DC
AA / Washington
Le vice-président américain Mike Pence et son adversaire démocrate Kamala Harris se sont affrontés, mercredi soir, dans un échange nettement plus civilisé que le premier débat présidentiel de la semaine dernière.
Les candidats se sont abstenus de toute interruption intempestive, caractéristique du premier débat présidentiel, qui a vu le président Donald Trump interrompre à plusieurs reprises le candidat démocrate Joe Biden. L'ancien vice-président s'est également livré à ce genre de dérapages, mais dans une bien moindre mesure.
Bien que le débat des candidats à la vice-présidence ait été plus civilisé, il n'a pas manqué de moments particulièrement virulents.
Harris a d'abord qualifié la gestion de la pandémie de Covid-19 par l'administration Trump de "plus grand échec d'une administration présidentielle dans l'histoire de notre pays".
"Cette administration a perdu son droit à la réélection en conséquence", a-t-elle déclaré, soutenant que le président et son équipe connaissaient la gravité du virus mais "l'ont dissimulée".
Elle a fait allusion aux propos du président lors d'une interview avec le journaliste Bob Woodward, dans laquelle Trump a reconnu que le coronavirus était "mortel" alors même qu'il cherchait publiquement à dire au peuple américain qu'il était similaire à la grippe ordinaire.
Trump avait justifié ces propos en affirmant qu'il essayait de calmer les inquiétudes de la population. Les États-Unis demeurent le pays le plus touché par l'épidémie de coronavirus, avec plus de 7,5 millions de cas confirmés et plus de 211 000 décès.
Mike Pence a cherché à défendre le bilan de l'administration, affirmant qu'elle s'était engagée dans la "plus grande mobilisation depuis la Seconde Guerre mondiale", en soulignant notamment les efforts pour développer un vaccin et distribuer des équipements de protection pour les travailleurs de première ligne.
Harris a déclaré qu'elle ne se laisserait pas vacciner avec un vaccin approuvé par Trump, à moins qu'il ne bénéficie également du soutien des professionnels de la santé publique. Mais Pence l'a accusée de chercher à éroder la confiance du public dans un vaccin que l'administration cherche à mettre en place d'ici la fin de l'année.
"Le fait que vous continuiez à saper la confiance du public dans un vaccin, si le vaccin voit le jour sous le gouvernement Trump, est inadmissible", a déclaré Pence, avant d'ajouter : "Arrêtez de faire de la politique avec la vie des gens".
S'agissant de politique étrangère, Harris a souligné les désaccords répétés de Trump avec les alliés traditionnels des États-Unis, en particulier les pays européens et le Canada, affirmant que le président avait "trahi nos amis et soutenu les dictateurs du monde entier".
En mentionnant particulièrement la décision de Trump de 2018 de retirer les États-Unis de l'accord nucléaire que les puissances mondiales ont conclu avec l'Iran, elle a déclaré que les États-Unis sont maintenant "plus vulnérables" parce que Téhéran est maintenant "en train de construire ce qui pourrait devenir un important arsenal nucléaire".
"En raison de l'approche unilatérale de Donald Trump en matière de politique étrangère, associée à son isolationnisme, il nous a exclus et a rendu l'Amérique plus vulnérable", a-t-elle déclaré. "C'est une question de relations, et ce qui a toujours fait la force de notre nation, en plus de notre grande armée, c'est que nous tenons notre parole. Mais Donald Trump ne comprend pas cela, car il ne comprend pas ce que signifie être honnête".
Pence a toutefois vanté la façon dont Trump gère les affaires mondiales tout en accusant Biden d'être une "Pom-Pom girl pour la Chine communiste ".
"Nous avons été solidaires avec nos alliés, tout en étant exigeants. L'OTAN est aujourd'hui plus que jamais attachée à la défense commune grâce au leadership du président Trump, et nous avons été fermes envers ceux qui nous voulaient du mal", a-t-il déclaré.
Le débat intervient alors que Biden et Harris ont une nette avance sur les actuels occupants de la Maison Blanche.
Un sondage de Fox News publié quelques heures avant le débat des candidats à la vice-présidence a montré que Biden avait une confortable avance de 10 points sur le président sortant.
Interrogé sur le refus persistant de Trump de s'engager à un transfert pacifique du pouvoir au cas où il perdrait l'élection du 3 novembre, Pence a éludé la question, soutenant plutôt qu'il croit que Trump sortira victorieux de ce scrutin.
"Si nous avons une élection libre et équitable (...) je crois de tout mon cœur que le président Donald Trump sera réélu pour quatre années supplémentaires", a-t-il déclaré.
*Traduit de l'Anglais par Mourad Belhaj
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