Erdogan salue les efforts de Trump pour une trêve Iran-Israël et appelle à un effort similaire pour Gaza et l’Ukraine
- « La fermeture du détroit d’Hormuz entraînerait de graves problèmes », prévient le président turc, espérant que l’Iran n’en arrivera pas là

Ankara
AA / Ankara / Zehra Nur Celik
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a salué, jeudi, les efforts déployés par son homologue américain Donald Trump pour instaurer un cessez-le-feu entre l’Iran et Israël.
« J’ai dit à Trump que, compte tenu de ses efforts pour parvenir à une trêve entre Israël et l’Iran, le même engagement est attendu pour mettre fin aux conflits à Gaza et entre la Russie et l’Ukraine », a déclaré Erdogan aux journalistes à bord de l'avion présidentiel qui le ramenait du sommet de l’Otan tenu à La Haye aux Pays-Bas.
Concernant les tensions dans le Golfe, le président turc a souligné que « La fermeture du détroit d’Hormuz causerait de sérieux problèmes. Nous pensons que l’Iran ne prendra pas une telle décision. »
Pour rappel, Israël avait mené le 13 juin des frappes aériennes contre plusieurs sites en Iran, visant notamment des installations militaires et nucléaires, sous prétexte que Téhéran était proche de produire une bombe atomique – une accusation que l’Iran a catégoriquement rejetée.
En riposte, l’Iran a lancé des missiles et des drones contre des cibles israéliennes, tandis que les États-Unis sont intervenus dimanche en bombardant trois sites nucléaires iraniens.
Après 12 jours d’affrontements entre les deux puissances régionales, Donald Trump a annoncé lundi un cessez-le-feu entre l’Iran et Israël, mettant ainsi fin à l’escalade militaire.
- Relations bilatérales et enjeux régionaux au cœur de l’entretien avec Trump
« Nous avons eu une rencontre productive avec mon ami Trump, au cours de laquelle nous avons abordé les relations bilatérales, le partenariat au sein de l’Otan, ainsi que diverses questions régionales et mondiales », a déclaré le président turc.
« Nous avons transmis à Trump notre approche axée sur la recherche de solutions concernant les dossiers régionaux, et attendons son soutien sur ce plan », a-t-il poursuivi, précisant que « Trump a accueilli ces propositions favorablement ».
S’agissant du dossier sensible des avions de chasse F-35, Erdogan a affirmé : « Nous avons évoqué avec Trump la question de la livraison des F-35 à la Türkiye, et des discussions techniques ont d’ores et déjà commencé », ajoutant qu’il espérait des avancées concrètes.
Concernant les capacités de défense, le chef de l’État turc a souligné : « Nous avons amené notre système de défense anti-aérienne à un certain niveau », tout en appelant à aller plus loin : « Il est désormais nécessaire de renforcer nos capacités de missiles. »
Sur les questions régionales, et en particulier la Syrie, Erdogan a indiqué avoir « clairement exprimé à toutes les instances américaines les sensibilités de la Türkiye, notamment au sujet des Forces démocratiques syriennes (FDS) ».
Abordant la guerre en Ukraine, le dirigeant turc a insisté sur le fait que « ce conflit doit prendre fin. La région ne peut plus supporter ce fardeau », plaidant pour « une paix juste et durable ».
Erdogan a également rapporté la teneur de son échange avec son homologue français Emmanuel Macron, affirmant : « Le président Macron m’a dit qu’il va s’entretenir avec Israël au sujet de Gaza », avant d’ajouter : « Je lui ai dit que, s’il fait ce pas, nous lui en serions reconnaissants. »
Depuis le 7 octobre 2023, l’armée israélienne mène une guerre génocidaire contre la bande de Gaza, rejetant les appels internationaux à un cessez-le-feu. Depuis cette date, plus de 56 000 Palestiniens ont été tués, en majorité des femmes et des enfants.
En novembre dernier, la Cour pénale internationale (CPI) a émis des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité à Gaza.
Par ailleurs, Israël est également visé par une procédure pour génocide devant la Cour internationale de justice (CIJ) dans le cadre de son offensive contre l’enclave palestinienne.
* Traduit de l'Anglais par Adama Bamba