
Istanbul
AA - Istanbul - Tuncay Çakmak
Le Président de la République de Turquie, Recep Tayyip Erdogan, a très fermement condamné la décision du président américain, Donald Trump, de reconnaître l’annexion du Plateau du Golan par Israël, affirmant que ceci ouvre la porte à de nouvelles crises dans la région.
Le Chef de l’Etat turc s’exprimait, vendredi, lors de la réunion d'urgence à composition non limitée du Comité exécutif de l'Organisation de Coopération Islamique (OCI) au niveau des ministres des Affaires étrangères, réuni à Istanbul en Turquie.
Le Président turc a d’abord voulu réagir à chaud aux déclarations de Trump sur le Golan.
"La malheureuse déclaration américaine au sujet du Golan a placé la région aux portes d'une nouvelle crise et tensions", a-t-il affirmé, avant d’affirmer : "nous ne permettrons en aucun cas la légitimation de l'occupation du Golan".
Erdogan a ensuite insisté sur les conséquences dangereuses de la propagation de l’islamophobie et des discours de haine contre l’Islam et les Musulmans.
Il est revenu sur l’attaque terroriste de vendredi dernier contre deux mosquées de Christchurch en Nouvelle-Zélande.
"Je veux rappeler que je partage la profonde douleur de nos frères néo-zélandais qui referment leurs plaies après l'attaque terroriste", a-t-il commencé.
"Nous ne voyons pas l'odieuse attaque qui a fait 51 morts et 47 blessés comme une affaire quelconque. Cet évènement est le reflet d'une haine et d'une fixation profondément ancrées qu'il n'est possible de nier. Nous devons exprimer de manière très claire notre position pour que plus jamais de telles douleurs ne soient vécues et les mosquées transformées en bain de sang", a-t-il déclarer.
Face à cette situation, le Président turc souligne l’importance du rôle de l’OCI.
"Il n'est pas envisageable que l'OCI reste passive devant les faits qui menacent l'avenir du monde musulman et de toute l'Humanité. Nous ne pouvons régler les problèmes en les balayant sous le tapis. Nous ne pouvons vaincre les maladies sociales en les ignorant. Nous ne pouvons placer sous silence les questions qui nous menacent mais aussi le reste de l'humanité. Si nous ne voyons pas les problèmes, ils vont se multiplier et grandir", a-t-il expliqué.
Et d’ajouter : "Nous devons agir de manière unie sur les sujets qui concernent notre communauté. Sur les questions qui concernent le monde islamique et toute l'humanité, les intérêts à courts termes ne doivent pas prendre le dessus sur nos intérêts à moyens et longs termes."
Mais pour Erdogan, la responsabilité n’est pas seulement sur les épaules de l’OCI et des pays musulmans. Le monde entier doit agir.
"Le racisme culturel qui se répand ne fait pas seulement de victimes chez les Musulmans, mais aussi chez les Juifs, les Africains, les Asiatiques et les Roms", a-t-il précisé.
"En face de nous se dresse la haine de l'Islam et du Musulman. Ce n'est plus qu'un simple sujet de recherches des politiciens et des académiciens. C'est désormais un enjeu pour les forces de sécurités, les hommes d'Etat et tous les citoyens. L'Humanité doit lutter contre la haine de l'Islam de même manière qu'elle l'a fait contre l'antisémitisme après le drame de l'Holocauste", a-t-il encore expliqué.
Le Président turc a même avancé quelques pistes à suivre dans ce combat.
"Tout comme Daech, Shebab ou le PKK, les Néonazis doivent être traités et combattus comme des structures terroristes. Nous devons donner un message fort à ceux qui s'inspirent de ce terroriste en le condamnant comme il le mérite et en déterminant toutes ses ramifications. Il est vital et urgent de prendre une série de mesures, comme relever le niveau des peines et d'élargir la définition du terrorisme dans les manuels scolaires", a-t-il notamment proposé, tout en mettant en garde les politiciens qui alimentent cette haire : "Les politiciens qui essaient de s'ouvrir un chemin en politique en stigmatisant les Musulmans et les migrants doivent revoir et corriger leurs discours".
Pour conclure, le Chef de l’Etat turc a souhaité remercier les autorités néo-zélandaises pour leur réponse exemplaire aux atrocités vécues à Christchurch.
"Je me dois de remercier les autorités et le peuple néo-zélandais. Je tiens à remercier en mon nom, celui de mon peuple et de notre organisation, la Première ministre Ardern et son gouvernement pour leur posture juste et déterminée".
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