Politique

Erdogan : "L'Afghanistan n'était pas plus sûr avec la présence américaine"

"Chaque jour, au contraire, la région a vu couler davantage de sang", déclare Recep Tayyip Erdogan lors d'une interview accordée à CBS News

Servet Günerigök  | 26.09.2021 - Mıse À Jour : 27.09.2021
Erdogan : "L'Afghanistan n'était pas plus sûr avec la présence américaine"

Washington DC

AA / Washington / Servet Gunerigok

L'Afghanistan n'était pas plus sûr du fait de la présence de l'armée américaine dans le pays, a déclaré le président turc Recep Tayyip Erdogan.

"Avec la présence américaine, qui remonte à deux décennies, la région n'était pas plus sûre. Au contraire, chaque jour, la région a vu couler plus de sang", a déclaré Recep Tayip Erdogan lors d'une interview avec Margaret Brennan de CBS News, réalisée mardi à New York et diffusée dimanche.

Il a déclaré que les États-Unis devaient réfléchir à leurs 20 ans de présence dans la région ainsi qu'à leur retrait.

Erdogan a déclaré que la Turquie pourrait éventuellement assumer la tâche de sécuriser l'aéroport, mais à condition que les États-Unis fournissent un soutien logistique, y compris un soutien financier et le transfert d'armes et de munitions, à la Turquie.

"Mais les choses se sont déroulées de telle manière qu'au contraire, toutes les armes, munitions et véhicules de l'aéroport de Karzai sont passés aux mains des Taliban. À l'heure actuelle, ces derniers utilisent des armes américaines pour mener leurs opérations", a-t-il ajouté.

"Or, nous sommes désormais habitués à certains faits, car de la même manière, les groupes terroristes qui (nous) attaquent ont malheureusement reçu un soutien logistique très important de la part des États-Unis", a déclaré le président turc.

"Cela s'est produit sous la précédente administration américaine et se produit également sous l'administration actuelle... Les groupes terroristes PKK/YPG/PYD ne devraient pas être soutenus par des armes", a-t-il ajouté.

Erdogan a rappelé que les États-Unis et la Turquie sont deux alliés au sein de l'OTAN, ajoutant : "Si nous devons être solidaires au sein de l'OTAN, les organisations terroristes ne devraient pas bénéficier d'un tel soutien."

La Turquie s'oppose depuis longtemps au soutien américain dont bénéficie le YPG/PKK dans le nord de la Syrie, un groupe avec lequel les États-Unis prétendent s'allier pour combattre Daech. La Turquie a déclaré qu'utiliser un groupe terroriste pour en combattre un autre n'avait aucun sens.


- Nous ne sommes pas en Afghanistan


Le président turc a également déclaré que la Turquie avait retiré ses troupes et ses ressortissants et que "nous ne sommes pas en Afghanistan pour le moment."

Il a déclaré que la Turquie n'a pas encore d'accord avec les Taliban qui collaborent essentiellement avec le Qatar.

"Nous avons toujours apporté un soutien à nul autre pareil à l'Afghanistan... et nous continuerons à le faire au cours de la phase à venir", a déclaré le président Erdogan.

Interrogé sur la possibilité pour la Turquie d'aider à gérer l'aéroport Karzai, Erdogan a répondu que cela dépendait des accords et des contrats.

"Si une étape positive est franchie avec des accords positifs mutuels [...] [mais] à l'heure actuelle, le gouvernement en Afghanistan n'est pas inclusif."

"Il nous est impossible d’aller de l’avant avec un gouvernement non inclusif", a-t-il dit, ajoutant "mais, si le gouvernement venait à devenir plus inclusif, nous pourrons, en tant que Turquie, être présents."

Le président turc a également déclaré que son pays souhaitait que toutes les femmes afghanes soient impliquées dans tous les aspects de la vie, tels que l'éducation, la santé et le système judiciaire, et que la Turquie pouvait aider l'Afghanistan dans ce domaine.


*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj

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