AA/Niamey/Kané Illa

Le monde a célébré, lundi, la «Journée internationale des migrants» placée, cette année, sous le thème «Migrations sans danger dans un monde qui bouge».

Selon l’Organisation des Nations Unies (ONU) qui l’a instituée le 4 décembre 2000, cette journée est «l’occasion de dissiper les préjugés et de sensibiliser l’opinion à leurs contributions dans les domaines
économique, culturel et social, au profit tant de leur pays d’origine que de leur pays de destination».

Il existe, d’après l’ONU, deux types de migrations, les unes dites «volontaires» et les autres dites «forcées». Les premières concernent les personnes qui quittent leur pays pour un autre, soit pour trouver un emploi et des moyens de subsistance, soit pour rejoindre des membres de la famille.

Les migrations «forcées», elles, touchent les personnes qui quittent leur pays pour fuir la criminalité, la violence, les conflits et la persécution, l’insécurité, la discrimination, les catastrophes naturelles et la dégradation de l’environnement.

«Les migrations existent depuis toujours. Et elles continueront à exister, à cause des changements climatiques, de l’évolution démographique, de l’instabilité, des inégalités croissantes, des marchés du travail et de la volonté de mener une vie meilleure», soutient Antonio Gueterres, Secrétaire général de l’ONU, dans un message posté sur le site de l’institution.

Selon lui, la réponse à ce phénomène passe «par l’instauration d’une coopération internationale qui aidera à encadrer les migrations de sorte que les bénéfices qu’elles apportent soient plus largement répartis et que les droits fondamentaux de toutes les personnes concernées soient protégés».

- Environ 70 millions de migrants enregistrés en début 2017

D’après l’ONU, environ 70 millions de migrants ont été enregistrés dans le monde au début de l’année 2017. Une étude menée par le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU a révélé que la plupart de ces migrants viennent de trois pays en proie à la guerre depuis plusieurs années. Il s’agit de la Syrie, de l’Afghanistan et de la Somalie qui totalisent à eux seuls près de 10 millions de migrants.

«D'autres conflits récents accélèrent le mouvement : au Soudan du Sud, au Yémen, au Burundi, en Ukraine, en République centrafricaine, etc», a conclu la même étude. Selon le HCR, la Turquie est le pays qui accueille le plus grand nombre de migrants dans le monde, avec 2,5 millions en 2015.

Ce chiffre dépasse de loin celui des six pays les plus riches du monde (États-Unis, la France, Allemagne, Royaume-Uni, Chine et Japon) qui participent seulement à l'accueil de 2,1 millions de migrants. Lors d’un «Sommet de haut niveau» organisé en 2016, l’Assemblée générale de l’ONU a adopté un texte dit «Déclaration de New York», à travers lequel les Etats membres s’engageaient à protéger les droits des
réfugiés et des migrants. La même rencontre a prévu l’adoption, en 2018, d’un «pacte mondial pour une migration sûre, ordonnée et régulière».

- Un sujet de préoccupation en Afrique

La migration constitue un sujet de grande préoccupation en Afrique ces dernières années. Le continent y paie un lourd tribut, à travers la perte de ses nombreux bras valides qui meurent au cours de leur tentative de rejoindre l’Europe. Selon l’ONU, au moins 5000 migrants ont péri en Méditerranée en 2016.

Depuis 2015, plusieurs Etats européens comme la France, l’Italie et l’Allemagne s’appuient sur le Niger et le Tchad, pays de transit de migrants, pour arrêter le flux migratoire.

Dans la région nigérienne d’Agadez, située à la frontière avec la Libye, des équipes des forces de sécurité patrouillent en permanence pour traquer les passeurs des migrants. Des centres d’internement des migrants ont été créés pour examiner les dossiers de demande d’asile à partir de l’Afrique.