Politique

Emmanuel Macron : une politique étrangère en dents de scie et un mandat marqué par les scandales

Ekip  | 04.03.2022 - Mıse À Jour : 04.03.2022
Emmanuel Macron : une politique étrangère en dents de scie et un mandat marqué par les scandales

France


AA/Paris/Fatih Karakaya

Elu en mai 2017, Emmanuel Macron devient, à 39 ans, le plus jeune président français après avoir été ministre de son prédécesseur. Sans parti et sans prise de position claire sur une politique de gauche ou de droite, le banquier des Rothschild rassemble dans son camp des hommes politique de tous bords et surtout des proches de l’ancien président Nicolas Sarkozy.

Cinq ans plus tard, Emmanuel Macron a été le dernier à déclarer officiellement sa candidature pour un nouveau mandat de 5 ans. Véritable stratégie politique ou hésitation de dernière minute, Macron va désormais devoir jongler entre son titre de président et de candidat.

Marquée par plusieurs scandales, notamment d’Alexandre Benalla, la présidence de Macron a également connu la crise sanitaire du COVID-19.

Dès sa prise de fonction, Macron avait promis d’être un médiateur entre les états. cinq ans plus tard, que retient-on de sa politique étrangère ?

-Une guerre inévitable au cœur de l’Europe

Ce qu’on retiendra le plus de sa politique étrangère, c’est cette image de la grande table avec Poutine. Avant le début de l’offensive russe contre l’Ukraine, Emmanuel Macron s’était personnellement impliqué en tant que médiateur pour désamorcer la crise. Or, dès l’arrivée à l’aéroport, la Russie avait annoncé le ton en évitant d’accueillir le président français.

Pourtant, Macron avait annoncé de bonnes nouvelles et avait avancé une date de rencontre entre Biden et Poutine.

Non seulement cette rencontre n’a jamais eu lieu mais il n’a pas pu éviter la guerre contrairement ce qu’il avait avancé. Voulant marquer des points pour les élections présidentielles, Macron n’a que conforté « ses fiascos en cascade », comme l’indique Médiapart qui a consacré un dossier sur la politique étrangère [ratée] du président.

En effet, il faut dire que le président n’est pas à son premier échec. Sur le continent africain, l’éviction de la France en février 2022, par le pouvoir militaire malien a suscité énormément d’indignation en France. Les critiques ont fustigé de partout déplorant « une incompétence » de Macron qui « fait perdre du terrain en Afrique » d'autant que l'opération Barkhane déployée au Sahel a coûté cher à la France aussi bien sur le plan financier qu'humain.

« Si ces deux revers ne disent pas tout de l’action diplomatique menée par le président français depuis cinq ans, ils symbolisent toutefois l’impuissance de la France sur la scène internationale », explique la chaine publique France 24 qui relève malgré tout « une implication personnelle d’Emmanuel Macron ».

-Tout avait bien commencé

Pourtant, le début du mandat d’Emmanuel Macron avait été marqué par des relations assez amicales avec Vladimir Poutine, qui avait été reçu en grande pompe à Versailles, dès le 29 mai 2017 avant de l’inviter à nouveau en août 2019.

De même, le président américain Donald Trump était aussi été reçu en grande pompe à Paris pour la fête Nationale du 14 juillet 2017. Ce jour-là, les couples Trump et Macron avaient même diné au restaurant de la tour Eiffel, un fait rare pour un président.

Cependant, les relations se sont rapidement dégradées avec l’imprévisible Donald Trump notamment sur la question iranienne et l’accord nucléaire que Paris voulait préserver à tout prix.

Plus grave encore, dans le livre, « The room where it happened », John Bolton, ancien conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, affirme qu’en août 2019, dans le secret du bureau ovale, Trump aurait déclaré en parlant de Macron : « Tout ce qu’il touche devient de la merde ».

Par ailleurs, France 24 souligne qu' « Emmanuel Macron a conscience du recul de la France sur la scène internationale », et souhaite changer cette situation. Elle donne alors l’exemple du discours à l’assemblée générale des Nations unies en juin 2017, du One Planet Summit de Paris en décembre toujours et 2017 ou encore du sommet du G7 à Biarritz en août 2019.

-Les échecs à l’International

Après l’intervention française en Libye qui a mis fin au régime du colonel et le chaos qui a régné pendant des années, la France d’Emmanuel Macron a aussi tenté de jouer un rôle clé. En revanche, malgré la reconnaissance par l’ONU du gouvernement de Al-Sarraj, la France s’est attiré les foudres de nombreux pays pour avoir soutenu le putschiste maréchal Haftar. Bien que la France a toujours nié l’implication, de nombreux médias français ont démontré le soutien actif de la France au maréchal.

(https://www.aa.com.tr/fr/monde/les-ing%C3%A9rences-francaises-en-libye-de-plus-en-plus-difficiles-%C3%A0-dissimuler/1894604).

Par ailleurs, malgré l’appel de plusieurs organisations internationales notamment Amnesty International, la France a continué de vendre des armes à l’Arabie Saoudite et aux Emirats Arabes-Unis qui ont été utilisée contre des civils au Yemen (https://www.amnesty.fr/controle-des-armes/actualites/la-france-continue-dalimenter-en-armes-le-conflit)

Le président français a même été accusé de « remettre dans le jeu international le prince héritier saoudien, Mohammed Ben Salman, mis en cause dans la mort du journaliste Jamal Khashoggi en 2018 à Istanbul ».

De plus, en conflit avec la Turquie sur plusieurs terrains (Libye, Syrie, Haut Karabagh), les relations avec la Turquie ont été très tendus ces dernières années avant une accalmie relative ces derniers mois. En effet, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait mis en cause la "santé mentale" d’Emmanuel Macron après de vifs échanges sur la laïcité et la liberté d’expression.

Il faut dire que le président turc répondait en réalité à une sortie d’Emmanuel Macron qui affirmait, dans une interview donnée à l’hebdomadaire britannique The Economist, en novembre 2019, que l’Otan est en état de "mort cérébrale".

Après le départ de Trump, on aurait pu croire à une amélioration des relations avec les Etas-Unis mais comme le soulignent les médias français « les rapports sont également extrêmement tendus avec Joe Biden au moment de la crise des sous-marins australiens ».

En effet, les américains ont bloqué la vente de ce que les français appelaient "le contrat du siècle" entre Paris et Canberra pour la vente de douze sous-marins pour un montant de 56 milliards d’euros. En septembre 2021, la France perdra au profit du Royaume-Uni et les États-Unis le vente de sous-marins nucléaires.

-La France, leader de l’Europe

La France a toujours été derrière l’Allemagne en ce qui concerne le leadership de l’Europe notamment à cause d’un leader comme Merkel. Après son départ, Emmanuel Macron tente de récupérer cette place et propose notamment la mise en place d’une armée européenne dont certains estiment qu’elle serait en concurrence avec l’OTAN. 

Enfin, le président français s’est attiré les foudres d’une partie de la classe politique, notamment de la droite et de l’extrême droite sur sa politique mémorielle.

En effet, après avoir reconnu "les responsabilités" de la France dans le génocide des Tutsis au Rwanda, en 1994, en 2021, il facilitera la même année la déclassification des archives de la guerre d’Algérie en mars 2021 et demandera "pardon" aux harkis en septembre de la même année, en reconnaissant leur "singularité dans l’histoire de France" et en annonçant un projet de loi de reconnaissance et de réparations.


Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.
A Lire Aussi
Bu haberi paylaşın