Emmanuel Macron convoque une réunion d’urgence sur le narcotrafic après un nouvel assassinat à Marseille
- Le président français réunit ce mardi à l’Élysée le premier ministre, plusieurs ministres et responsables judiciaires pour faire le point sur la lutte contre le narcotrafic, après la mort de Mehdi Kessaci à Marseille
Istanbul
AA / Istanbul / Seyma Erkul Dayanc
Une réunion d’urgence se tient mardi à l’Élysée sous la convocation d’Emmanuel Macron afin de faire le point sur la lutte contre le narcotrafic, après l’assassinat à Marseille de Mehdi Kessaci. Le premier ministre Sébastien Lecornu, Laurent Nuñez, ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, ministre de la Justice, Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics, et Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères, participent pour le gouvernement.
À leurs côtés, sont également conviés Vanessa Perrée, future cheffe du Parquet national anticriminalité organisée (Pnaco), le procureur de Marseille, Nicolas Bessone, le directeur général de la police nationale, le directeur national de la police judiciaire, le préfet de police des Bouches-du-Rhône et le directeur général des Douanes et droits indirects. La préfète de police déléguée des Bouches-du-Rhône, Corinne Simon, suit la réunion en visioconférence depuis Marseille pour piloter le dispositif de sécurité des obsèques de Mehdi Kessaci.
Cette réunion portera sur la « mise en œuvre » et la « montée en puissance » de la loi narcotrafic promulguée en juin, qui prévoit notamment l’installation du Pnaco, opérationnel à partir du 1er janvier 2026, compétent sur les affaires graves et complexes de crime organisé, sur le modèle du Parquet national antiterroriste et du Parquet national financier.
Le procureur de Marseille, Nicolas Bessone, a souligné lundi sur France Inter la nécessité de renforcer les effectifs d’enquêteurs. « Nous avons des policiers extraordinaires, mais nous n’en avons pas assez pour faire des enquêtes complexes et remonter les réseaux de blanchiment », a-t-il déclaré. « C’est une sorte de contre-société que nous avons en face. Et donc les pouvoirs publics doivent attaquer et répondre là aussi de manière systémique », a-t-il ajouté.
François Hollande, ancien président de la République, a également insisté sur la gravité de la question du narcotrafic. « La question du narcotrafic est aussi grave que la question du terrorisme », a-t-il déclaré lundi sur France Inter. « Aujourd’hui, le narcotrafic à l’échelle internationale, les sommes qui sont en jeu, les mafias qui sont là, les procédés qui sont utilisés, les enfants qui sont hélas tués ou qui deviennent des assassins par ce processus-là, ça s’apparente à du terrorisme », a-t-il poursuivi.
Cette réunion intervient après la mort de Mehdi Kessaci, abattu jeudi 13 novembre à Marseille. Frère du militant écologiste Amine Kessaci, engagé contre le narcobanditisme, Mehdi Kessaci avait déjà perdu un autre frère en 2020. Le procureur de Marseille, Nicolas Bessone, n’a pas exclu un assassinat d’avertissement.
Les obsèques de Mehdi Kessaci se tiendront mardi après-midi à Marseille. La famille souhaite que la cérémonie se déroule sans la présence de la presse et indique qu’une marche blanche sera organisée fin novembre. La prière mortuaire aura lieu à la mosquée de Frais Vallon, dans la cité où la famille a vécu.
Un important dispositif de sécurité a été déployé autour de la famille. Des membres du SDLP et du Raid formeront une bulle de protection autour d’eux. L’inhumation se fera dans un cimetière des quartiers Nord de Marseille, accessible uniquement aux proches.
« Une foule qui veut montrer sa solidarité vis-à-vis de la famille mais aussi pour faire front face aux menaces », a expliqué un proche de la famille, selon des médias locaux. L’assassinat a provoqué une vive émotion, mais la présence de trafiquants dans la cité pourrait inciter certaines personnes à ne pas se rendre sur place.
Par ailleurs, à Grenoble, un adolescent a été touché par trois balles dans la nuit de samedi à dimanche près d’un point de vente de drogue. Il se trouvait toujours dans le coma lundi. Ses agresseurs sont en fuite. Le mineur était connu sous « diverses identités » pour trafic de stupéfiants, selon le parquet de Grenoble.
Le chef de l’Etat suit le sujet de la lutte contre le narcotrafic « de très près et s’était notamment rendu en mai dernier à l’état-major de lutte contre le crime organisé à Nanterre », a précisé l’Elysée.
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