
AA/ Tunis/ Mohamed Abdellaoui
Le dispositif militaire français déployé dans le Sahel africain autour de la Libye- aujourd’hui carrefour de plusieurs groupes terroristes- connaîtrait fort probablement un certain renforcement ou une redistribution stratégique dans la région, après l'attaque terroriste de Charlie Hebdo. Retour sur la présence militaire française dans la bande sahélo-saharienne.
La France y dispose en effet de trois bases principales et de trois autres avancées, dans trois pays, dont deux partagent des frontières avec la Libye: N'Djaména et Faya Largeau (Nord du Tchad), Niamey et Fort de Madama (Nord-Est du Niger), Gao et Tessalit (Nord-Est du Mali).
Il y a également une quatrième base à Ouagadougou (Burkina Faso), où sont concentrés des tireurs d'élite, dont le nombre n'est pas précisé, selon des médias français.
Evoluant sous l’appellation générique « Opération Barkhane », 3000 soldats français se concentrent dans la région sahélo-saharienne, selon le ministère de la Défense français, Jean-Yves Le Drian. Lancée le 1er Août 2014, "Barkhane" a pris le relai de « Serval » au Mali, déclenchée en janvier 2013 et de « Epervier » au Tchad, active dès 1986.
Outre ses 3000 militaires, majoritairement répartis sur deux points d’appui permanents à Gao (Nord-Est malien) et à la capitale tchadienne N’Djamena, la France dispose d'une vingtaine d’hélicoptères, 200 véhicules de logistique, 200 blindés, 6 avions de chasse, 3 drones et une dizaine d’avions de transport, d’après la même source.
Depuis les deux points d’appui permanents, des détachements sont déployés sur les bases avancées susmentionnées. Ces bases constituent des « plateformes relais » à partir desquelles sont conduites les missions, aux côtés des soldats des pays dans lesquels se situent ces bases.
L’emploi de l’ensemble des moyens aériens – hormis les moyens des détachements de l’aviation légère de l’armée de terre (Alat), ainsi que les aéronefs des forces spéciales est planifié depuis Lyon (France) par le Commandement de la composante air de la force interarmées de l’Afrique centrale et de l’ouest.
Selon de récentes déclarations des forces armées françaises, la menace terroriste régionale persiste dans le Sahel. Son caractère « transfrontalier », lié à la nature désertique de la zone sahélienne, requiert une « nouvelle approche », s’agissant de la stratégie de lutte contre les groupes armés terroristes qui y sévissent ou y transitent.
Afin de maintenir la pression exercée sur ces groupes armés au-delà des frontières maliennes, la France a décidé, récemment, en partenariat avec les Etats de la région, de réorganiser son dispositif et de repenser la conduite de ses opérations dans l’ensemble de la bande sahélo-saharienne (BSS), selon le Ministère de la Défense.
Outre le Tchad, le Mali et le Niger, deux autres pays du Sahel sont concernés par les opérations militaires et la veille stratégique de l’armée française, à savoir, le Burkina Faso et la Mauritanie.