Ile-de-France
AA / Paris / Ümit Dönmez
Le Président français Emmanuel Macron a annoncé que les policiers de la Brigade de recherche et d’intervention (BRI) ayant neutralisé deux des assaillants au Bataclan seront décorés de la Légion d’honneur.
Dans un discours prononcé lors de l'inauguration du Jardin du souvenir à Paris, le chef d’État français a salué ces policiers "intervenus dans les colonnes Alpha et Bravo pour neutraliser les assaillants". Emmanuel Macron a souligné que cette décoration témoigne de "la reconnaissance particulière de la Nation". Leur action avait permis de mettre fin à la prise d’otages et de sauver une dizaine de personnes, dans la salle de spectacle ensanglantée.
Rendant hommage à ceux qui ont fait face, le Président français a déclaré : "Les terroristes ont trouvé beaucoup plus courageux qu’eux. Paris a tenu, la France a tenu, la République a tenu." Il a également évoqué le courage de tous ceux qui, ce soir-là, ont pensé vivre leurs dernières heures : "Tous ceux qui ont envoyé à leur famille des messages d’amour qui pensaient être les derniers."
Dans un discours empreint d’émotion, Emmanuel Macron a évoqué la souffrance des victimes, la qualifiant de "douleur insensée, injuste, insupportable", soulignant qu’on aimerait "trouver du sens à ce qu’il s’est passé", mais que cette douleur ressurgit "à chaque fois qu’un autre attentat frappait notre sol".
Le chef d’État français a mis en garde contre le risque persistant d’attentats. "À tout moment, le terrorisme projeté peut renaître", a-t-il averti, ajoutant que "d’autres formes de terrorisme émergent". Il a notamment évoqué un "djihadisme qui renaît sous une autre forme, insidieuse, moins détectable". Il a également affirmé que "la vigilance est permanente" et indiqué que 85 attentats avaient été déjoués en France au cours des dix dernières années, dont six en 2025.
Les mots employés par le Président français s’inscrivent dans une rhétorique de fermeté régulièrement utilisée lors de ses interventions consacrées à la sécurité. Ce choix lexical a, par le passé, suscité des réactions de la part d’associations et de représentants religieux, inquiets d’un risque de stigmatisation des musulmans lorsque le terme "djihadisme" ou l’expression "terrorisme islamiste" sont employés.
Le 13 novembre 2015, 132 personnes ont perdu la vie à Paris et Saint-Denis lors d’attaques terroristes perpétrées par des commandos armés et des kamikazes. Les attentats visaient le Stade de France, des terrasses de cafés parisiens et la salle du Bataclan, où 90 personnes ont été tuées. Plus de 350 personnes avaient été blessées.
Dix ans plus tard, la mémoire des victimes reste vive. Leurs noms ont été lus un à un au Jardin du souvenir, en présence des familles, des rescapés, de représentants de la société civile et de responsables politiques. 132 étoiles ont illuminé le ciel parisien, en hommage aux vies fauchées.
