Des experts iraniens en visite en Afghanistan sur fond de différend relatif aux ressources en eau
- Le différend a été ravivé récemment après que le président iranien a sommé les Taliban d'accorder à son pays ses "droits à l'eau"
İran
AA / Téhéran / Syed Zafar Mehdi
Une délégation d'experts iraniens a effectué sa première visite à une station limnimétrique (équipement qui permet d’estimer le débit d’une rivière) dans la ville de Deh Ravod, province d'Uruzgan, dans le sud de l'Afghanistan, dans le cadre des nouvelles tentatives de règlement du différend relatif aux ressources en eau.
Hassan Kazemi Qommi, ambassadeur d'Iran à Kaboul et représentant spécial du président pour les affaires afghanes, a déclaré, dimanche, que cette délégation s'était rendue pour la première fois à la source de la rivière Helmand.
Il a ajouté que les experts soumettraient un rapport à la suite de leurs observations, ce qui permettrait de vérifier les affirmations des autorités Taliban de Kaboul concernant le débit faible de l'eau.
L'Iran attribue depuis longtemps la baisse du niveau et du volume d'eau de la rivière Helmand à la construction de barrages du côté afghan, mais les autorités afghanes contestent ces affirmations.
Lors d'une réunion, tenue en juin, avec le représentant des Nations unies à Kaboul, le vice-premier ministre par intérim des Taliban, Maulvi Abdul Kabir, a déclaré que des pourparlers étaient en cours entre les deux parties afin de trouver une issue au litige.
Selon les experts, la station limnimétrique située à Deh Ravod, au sud-ouest de Kaboul, mesure le débit de la rivière Helmand, connue en Iran sous le nom de Hirmand.
L'Iran et l'Afghanistan partagent une frontière de 900 kilomètres, qui s'étend du Turkménistan au nord au Pakistan au sud, une frontière très poreuse qui a été une source de tension entre les deux pays.
Le différend de longue date sur le partage des ressources en eau de la rivière Helmand, qui prend sa source dans les montagnes de l'Hindu Kush, près de Kaboul, est l'une des principales pommes de discorde entre les deux parties.
Ce cours d'eau stratégique se jette dans les marécages iraniens de Hamoun, dans la province de Sistan-Baloutchistan, assurant des moyens de subsistance à des dizaines de milliers de personnes dans cette province frontalière.
En vertu d'un accord de partage des eaux, conclu en 1973 entre les deux pays, l'Afghanistan est censé autoriser le passage d'une moyenne de 820 millions de mètres cubes d'eau par an vers l'Iran.
Qommi a récemment déclaré que seuls 27 millions de mètres cubes d'eau avaient abouti en Iran l'année dernière, ce qui expose le Hamoun, le troisième plus grand lac d'Iran et le septième plus grand au monde, à des risques de catastrophe.
Le différend s'est ravivé récemment, lors de la visite effectuée le 18 mai par le président iranien Ebrahim Raisi dans la province du Sistan-Baloutchistan, visite au cours de laquelle il a sommé les autorités des Taliban d'accorder "immédiatement" à l'Iran ses "droits à l'eau".
Il a également donné instruction aux ministères des affaires étrangères et de l'énergie de suivre ce dossier.
*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj
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