AA / Montréal / Hatem Kattou

Le ministre canadien des Affaires étrangères, François-Philippe Champagne, a fait part, vendredi, de son « scepticisme » quant aux démentis de Moscou au sujet de l'empoisonnement de l’opposant russe, Alexeï Navalny.
C’est ce qui ressort d’une déclaration faite par le ministre à l’agence de presse canadienne, qui a été relayée par les médias locaux.
Opposant au régime russe, Alexeï Navalny, est actuellement hospitalisé, dans un coma artificiel, au sein d’un établissement allemand de la capitale Berlin. Face aux accusations, notamment, de l’Allemagne, d’avoir empoisonné l’opposant avec un agent neurotoxique chimique, la Russie nie en bloc.
Il s’agirait d’un agent chimique militaire de type Novitchok, une famille de neurotoxines développées par l'Union soviétique, le même agent identifié par Londres dans l’empoisonnement de l’ancien espion russe Sergueï Skripal en mars 2018.
« Je pense que tout le monde prend ça [le démenti russe] avec un grain de sel », a, notamment, déclaré le chef de la diplomatie canadienne.
François-Philippe Champagne a ajouté que le « Canada collabore avec l'Allemagne et nos partenaires du G7 pour formuler une réponse coordonnée à l'agression de Moscou contre une figure politique de l'opposition en Russie ».
Cependant, le ministre n’a pas précisé si cette réponse concerne des sanctions à infliger ou des expulsions d’un autre contingent de diplomates.
François-Philippe Champagne a été, ensuite moins nuancé et plus virulent en lançant : « Je ne peux pas concevoir un monde dans lequel le Novitchok ou une substance de la famille des Novitchok aurait été utilisé en Russie sans que l'Etat soit directement ou indirectement impliqué ».
Il a, dans le même ordre d’idées, qualifié les faits « d’initiative scandaleuse du gouvernement du président Poutine pour étouffer la dissidence en Russie ».
Le Canada souhaite avant tout, a-t-il relevé que les « auteurs de cette agression soient traduits en justice ».
Le Canada a rendu public, vendredi, un communiqué conjoint avec la France et l’Allemagne, pour réclamer que « les auteurs de cette tentative d'assassinat soient traduits en justice ».