AA / Moscou / Elena Teslova

La Russie pourrait intervenir en tant que médiateur pour aider à résoudre la crise des migrants à la frontière entre la Biélorussie et l'UE, a déclaré, lundi, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Lors de son point de presse quotidien à Moscou, Peskov a rappelé que le président russe Vladimir Poutine avait déjà eu une série d'entretiens téléphoniques sur la question avec la Chancelière allemande Angela Merkel et le président biélorusse Alexander Loukachenko.

Les déclarations de Vladimir Poutine sur la possibilité de contacts directs sont intervenues après des entretiens téléphoniques avec les dirigeants allemands et biélorusses, a précisé Peskov.

Interrogé sur la déclaration du secrétaire d'État américain Antony Blinken, qui a accusé Loukachenko d’avoir déclenché la crise des migrants afin de détourner l'attention "des activités de la Russie à la frontière avec l'Ukraine", Dmitri Peskov a déclaré que Blinken avait "mal interprété" la situation à la frontière biélorusse-polonaise.

La Russie n'a rien à voir avec la crise, de même que le président biélorusse, a souligné le porte-parole du Kremlin.

"Les migrants arrivent là-bas (en Biélorussie), profitant du fait qu’aucun visa n’est exigé, pour ensuite chercher l'asile en Europe. Mais ils ne l'obtiennent pas (l'asile), ils ne sont pas autorisés à y accéder (en Europe)", a déclaré Peskov.

Le porte-parole a regretté que "personne (aux États-Unis et dans l'UE) ne fasse référence aux idéaux humanistes. (Personne) ne parle du sort de milliers de réfugiés qui vivent à la frontière depuis près d'une semaine dans des conditions climatiques difficiles."

"La déclaration (américaine) est donc fondamentalement erronée, et nous la contestons", a-t-il ajouté.

Quant aux menaces de Loukachenko concernant une éventuelle coupure du transit de gaz de la Russie vers l'Europe via la Biélorussie, Peskov a déclaré que Moscou espère que le président biélorusse s'abstiendra de prendre des décisions "sous le coup de l'émotion".

Le président Poutine avait auparavant déclaré que toute décision de Minsk de suspendre le transit de gaz "ne contribuerait pas au développement des relations de la Russie avec la Biélorussie en tant que pays de transit".

Il a également promis de s'entretenir de cette question avec le président Loukachenko.

*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj