COP21: La France souhaite un "accord contraignant"
"Si l'accord n'est pas juridiquement contraignant, il n'y a pas d'accord", déclare Hollande, répliquant aux propos de Kerry sur le caractère de l'accord qui sera rédigé au terme de la COP21.

Ile-de-France
AA - Paris - Bilal Muftuoglu
La France souhaite un "accord contraignant" au terme de la prochaine conférence des Nations unies (ONU) sur le changement climatique, la COP21, qui aura lieu entre fin novembre et début décembre à Paris.
"Si l'accord n'est pas juridiquement contraignant, il n'y a pas d'accord", a déclaré le président français François Hollande, en déplacement à Malte, où il assiste au sommet entre l'Europe et l'Afrique sur la migration.
Hollande a notamment répliqué aux commentaires du Secrétaire d'Etat américain John Kerry qui s'était exprimé mercredi à Financial Times sur le caractère de l'accord éventuel sur lequel s'entendront 117 chefs d'Etat et ministres à Paris.
Les négociations climatiques à Paris n'aboutiront pas à un "traité" dès lors qu'"il n'y aura pas d'objectifs de réduction juridiquement contraignants comme cela avait été le cas à Kyoto", avait affirmé Kerry, dans une interview pour le quotidien britannique.
Revenant sur ces remarques, Hollande a notamment déploré qu'en cas d'absence d'un caractère contraignant, il ne sera "pas possible de vérifier ou contrôler les engagements qui seront pris".
"Je comprends que les Etats-Unis ont un problème avec leur Congrès c'est tout à fait légitime et je sais combien c'est difficile, mais nous devons donner à l'accord de Paris, si accord il y a, un caractère contraignant", a encore estimé le président français.
Plus tôt dans la journée, le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius avait aussi fait part de son mécontentement vis-à-vis des remarques du chef de la diplomatie américaine.
"Je pense que c'est une formulation qui aurait pu être plus heureuse", avait indiqué le ministre français, également en déplacement à Malte.
- Espionnage allemand
Interrogé par ailleurs sur la récente révélation de la radio publique berlinoise selon laquelle Fabius a été mis sur écoute par le service de renseignement allemand (BND), Hollande a regretté ce type de pratique "entre alliés".
"On ne peut pas comprendre qu'il puisse y avoir ce type de pratique entre alliés", a souligné Hollande. Et d'ajouter: "Nous demandons que toutes les informations nous soient communiquées".
"Laurent Fabius a été mis sur écoute par le BND", avait annoncé mercredi la radio publique allemande Berlin-Brandebourg sans préciser des sources.
Le chef de la diplomatie française serait pourtant loin d'être la seule cible des services secrets allemands. En effet, la Cour internationale de justice de la Haye, l'Unicef, l'organisation mondiale de la santé (OMS), le FBI et Hansjörg Haber, chef de la mission de l'Union européenne en Turquie, auraient été tous espionnés par le BND, toujours selon la radio allemande.
Les médias allemands avaient déjà révélé que le BND avait espionné les pays alliés, dont la France, pour le compte de son homologue américain, la NSA. Cette dernière aurait aussi mis sur écoute les trois derniers présidents français Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande, selon des documents révélés par Wikileaks.
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