AA / Bogotá / Lokman İlhan

Le gouvernement colombien a conclu un accord avec les populations autochtones pour mettre fin aux manifestations en cours dans tout le pays, après 12 jours de négociations.

Un communiqué publié vendredi par la Présidence colombienne indique que le gouvernement et des représentants des organisations nationales et locales avaient conclu, après 12 jours de négociations, un accord pour mettre fin aux manifestations dans les régions de Monterilla et de Caldono, dans le département du Cauca, dans le sud-ouest du pays.

Cet accord, qui met fin aux manifestations ayant fait des dizaines de victimes, a été signé par le vice-ministre de l'Intérieur, Luis Ernesto Gomez, et des représentants des peuples autochtones.

«Nous devons nous écouter les uns les autres et apprendre à résoudre nos différences par le dialogue», a déclaré Gomez aux journalistes, évoquant «un plan gouvernemental de 9 mois pour résoudre les doléances de la population locale».

Selon Neis Lame, représentant du Conseil de la population locale dans le département du Cauca, le gouvernement a accepté le retour des manifestants dans leurs régions. «Nous suivrons de près la mise en œuvre de ces engagements par le gouvernement», a-t-il souligné.

Il y a plus d'une semaine, des milliers d'autochtones ont protesté dans plusieurs villes colombiennes pour revendiquer des aides agricoles de la part du gouvernement.

Les manifestants ont fermé un certain nombre de routes à travers le pays, en particulier au Cauca, dénonçant le manque d’investissements publics, et déplorant l’infrastructure éducative et sanitaire inadéquate.

Le gouvernement colombien est souvent accusé de négliger les conditions de vie de ses 1,5 million d'indigènes, minoritaires dans une population de 49 millions de Colombiens.

Samedi dernier, le ministre colombien de la Défense, Luis Carlos Villegas, a annoncé que 49 policiers avaient été blessés lors d'affrontements avec des manifestants et que plusieurs d’entre eux étaient dans un état critique.

Todd Howland, le représentant en Colombie du Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, a appelé à une entente entre le gouvernement et les manifestants, tout en critiquant la police colombienne qui « traitait les populations autochtones comme des groupes armés ».