
AA/Bangui(Centrafrique) /Sylvestre Krock
La présidente Catherine Sanba Panza « n’a rien contre son prédécesseur Michel Djotodia » et celui-ci « n’est ni contre le nouveau Premier ministre centrafricain ni son gouvernement », a déclaré, mercredi, à Anadolu Clément Anicet Guiyama Massogo, conseiller à présidence centrafricaine, de retour de Cotonou où il a rencontré l’ex-président centrafricain.
Dépêché à Cotonou par la présidente Catherine Samba Panza pour apporter un message à son prédécesseur Michel Djotodia en exil au Bénin depuis le 10 janvier 2014, Clément Anicet Guiyama Massogo a été de retour à Bangui mardi.
L’émissaire a eu avec Djotodia un tête-à-tête en plus d’une séance de travail, a-t-il fait savoir, mercredi, à Anadolu.
« Notre pays vient de sortir du Forum de Brazzaville marqué par la signature de l’accord de cessation des hostilités. Cette nouvelle voie doit se faire avec toutes les filles et tous les fils de Centrafrique, y compris [Michel]Djotodia » a précisé Massogo.
S’agissant du contenu du message dont il a été porteur auprès de l’ancien président, Guiyama Massogo a affirmé : « Le message était simple : Madame la présidente [Catherine Samba Panza]n’a rien contre son prédécesseur, Michel Djotodia » et voudrais « l’impliquer davantage dans la gestion de la crise du pays », a-t-il affirmé à Anadolu.
La visite de Massogo au Benin intervient à un moment où la Coalition Séléka, dont Djotodia demeure le président, est plus que jamais divisée aussi bien au niveau de la Coordination politique qu’au niveau de l’état-major militaire.
« Djotodia est un ancien homme d’Etat, c’est un homme de dialogue. Il a toujours rêvé de la paix et de l’unité nationale pour son pays. Ce vœu, il l’a réaffirmé en réponse à la main tendue de la présidente Catherine Samba Panza. » a ajouté Massogo, à Anadolu
La visite de Massogo intervient également après l’impasse politique sur laquelle a débouché la nomination de Mahamat Kamoun comme nouveau premier ministre centrafricain qu’aussi bien l’Etat-major de la Séléka que son bureau politique n’a pas reconnu jugeant que ce poste devait revenir à un Séléka. Il n’ont pas reconnu, non plus, le gouvernement à large ouverture qu’il a formé.
« Le président Djotodia n’est ni contre la nomination de M. Kamoun, ni contre son gouvernement, a rapporté Massogo.
L’échange de message entre Panza et Djotodia ouvre la voie à une nouvelle page dans l’histoire de la crise centrafricaine avec cette reconnaissance du nouveau premier ministre et de son gouvernement que Massogo a arraché à Cotonou.
« Ce qui s’apparente aujourd’hui à une impasse politique n’est, en réalité, que l’incidence des dissensions internes de la Coalition Séléka que le président Djotodia regrette», a-t-il conclu.