
AA/ Yaoundé/ Anne-Mireille Nzouankeu
Des mesures ont été prises pour renforcer la sécurité dans la région de l'Extrême-Nord du Cameroun, près de la frontière avec le Nigéria, après l'attaque, vendredi soir, attribuée à Boko Haram, contre une société chinoise, a déclaré, dimanche, à Anadolu, Augustine Awa Fonka, gouverneur de la région de l’Extrême-Nord.
« J’ai signé un arrêté interdisant la circulation des motos de 19h à 5h du matin dans toutes les localités de ma circonscription administrative », a annoncé Fonka à l’agence Anadolu.
Le gouverneur a expliqué qu’il a renforcé la sécurité dans la ville frontalière de Waza, théâtre de l'attaque de vendredi soir, et particulièrement autour de ses points stratégiques, à l’exemple des points de grande affluence comme les marchés, les hôtels, les bâtiments administratifs et même la prison.
« Ce sont des mesures provisoires, le temps de voir clair dans la situation actuelle. C’est pour notre sécurité à tous. Les populations l’ont bien compris et collaborent pleinement », a poursuivi Awa Fonka.
Dans la nuit de vendredi à samedi, des hommes armés, présumés du groupe armé Boko Haram, ont attaqué un camp d’ouvriers chinois dans la ville de Waza. Dix ouvriers chinois ont disparu, et auraient été enlevés par Boko Haram.
Une forte quantité d’explosifs, 10 camionnettes, un camion benne et une arme à feu appartenant à l’entreprise chinoise ont également été emportés par les hommes armés selon un haut responsable militaire camerounais qui fait aussi état d’un militaire camerounais tué au cours des échanges de tirs entre l’armée camerounaise et les assaillants. Ceux-ci ont abandonné deux motos et quelques munitions sur les lieux.
Cette nouvelle attaque présumée de Boko Haram est survenue au moment où des chefs d’Etat africains et français se sont réunis, samedi, à Paris pour trouver une solution à l’insécurité grandissante au Nigeria et dans les pays frontaliers du fait de l'action de Boko Haram.
La région de l’Extrême-Nord du Cameroun partage sa frontière avec le Nigeria, et plus précisément avec l’Etat du Borno, connu pour être la base du groupe Boko Haram. Malgré cette proximité, la zone a presque toujours été calme. Mais depuis un an, la région connait des assauts répétés des membres de Boko Haram, qui selon les informations recueillies par les autorités administratives « se déplacent régulièrement à bord de motos ».
Ainsi, le 5 mai, c’est une brigade de gendarmerie de la ville de Kousseri qui a été attaquée, avec un bilan de deux morts, au moins. En avril, deux religieux italiens et une religieuse canadienne ont été enlevés dans le village Tchéré, à 30 kms de Maroua, chef-lieu de la région. En mars, c’est un militaire camerounais qui a été tué à la suite d’affrontements avec Boko Haram. L’année dernière huit français ont été enlevés puis libérés par ce groupe armé. Il s’agit d’une famille de sept français enlevés en février et d’un prêtre enlevé en novembre.
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