
AA/Abidjan/ Fulbert Yao
Au moins une personne a trouvé la mort, mardi, à Guiglo (Ouest de la Côte d'Ivoire) et une dizaine d’autres ànt été arrêtées dans des marches de contestation organisées par l’opposition ivoirienne à Abidjan et à l’intérieur du pays, selon des habitants et les organisateurs.
Les manifestations ont pour principales revendications l'organistaion d'élections présidentielles transparentes et la libération des prisonniers politiques, a précisé à Anadolu une source de l'opposition.
"Une personne a été tuée à l'issue de heurts violents entre des jeunes issus du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP-Coalition au pouvoir) et des manifestants", a indiqué à Anadolu une source locale qui a, également, évoqué plusieurs blessés.
Joint au téléphone par Anadolu, Dahi Nestor, un des organisateurs de la manifestation de Guiglo et président des jeunes du Front Populaire Ivoirien (FPI- parti de l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo), a confirmé la mort d'une personne parmi les manifestants et signalé 8 arrestations.
Des manifestations ont également été organisées à Daloa et Gagnoa (centre-ouest) où des affrontements ont opposé manifestants et forces de l'ordre et se sont soldés par nombre de blessés parmi les contestataires ont rapporté à Anadolu des témoins oculaires sans donner plus de détails sur le nombre de blessés.
A Abidjan, et en dépit des fortes pluies qui se sont abattues sur la ville, des manifestations ont été tenues dans plusieurs quartiers notamment à Yopougon (fief de l’opposition proche de Gbagbo et principale commune d'Abidjan) où des forces de police et de gendarmerie ont été déployés.
Ces manifestations ont pour but de faire pression sur le pouvoir, pour libérer les prisonniers politiques, rétablir la sécurité dans le pays et assurer le retour sécurisé de tous les exilés, a précisé un des organisateurs.
Les manifestants revendiquent en outre "une redistribution équitable des richesses du pays et l’organisation d'élections transparentes en Côte d’Ivoire", a ajouté la même source.
Ils exigent, à ce propos, "la modification du code électoral afin de garantir l'indépendance de la commission chargée des élections, actuellement sous le poids des pouvoirs réglementaires du président de la République".
Les opposants réclament en outre «le désarmement effectif de toutes les forces paramilitaires (ex-combattants) et la refonte du système de sécurité et des armées» ivoiriennes, avant les élections.
Les manifestations sont organisées à l'initiative de la Coalition nationale de la jeunesse pour le changement (CNJC) qui compte parmi ses membres les quatre candidats déclarés à la présidentielle qui avaient quitté les rangs du PDCI – (Parti démocratique de Côte d’Ivoire, proche du pouvoir) à savoir l'ex-ministre des affaires étrangères Essy amara, l’ex-premier ministre Charles Konan Banny, Kouadio Konan Bertin et Kablan Brou; ainsi qu’une dizaine d’autres formations politiques dont les frondeurs du Front populaire ivoirien (FPI-principal parti de l'opposition).
Ces manifestations interviennent à cinq mois de l'élection présidentielle prévue en octobre prochain et à laquelle le président actuel Alassane Ouattara est candidat.
En 2010, un différend électoral avait débouché sur une longue et violente crise politique en Côte d'Ivoire qui s'est soldée par 3.000 morts selon l’ONU.