Burundi: un militant anti-corruption, placé en résidence surveillée
L'activiste Gabriel Rufyiri, avait entamé une manifestation solitaire et une grève de la faim de deux jours pour protester contre "l’enrichissement illicite" de certains dirigeants.

AA/Bujumbura(Burundi)/ Rénovat Ndabashinze
Le président de l’Observatoire de Lutte contre la Corruption et les Malversations Économiques au Burundi (Olucome) Gabriel Rufyiri, a été arrêté jeudi matin à Bujumbura avant d’être placé en résidence surveillée, a constaté un correspondant de Anadolu.
L'activiste a été arrêté alors qu'il entamait une manifestation solitaire et une grève de la faim "afin de protester contre l’enrichissement illicite de certains dirigeants".
Contacté par Anadolu, le porte-parole de la police, Hermenegilde Harimenshi, a refusé de commenter cette arrestation.
Rufyiri avait entamé depuis quelques minutes une manifestation solitaire dans le centre-ville de la capitale lorsque les forces de l’ordre sont arrivées à bord d’un pick-up.
Sans présenter de document justificatif, la police a obligé le président de l’Olucome a monter à bord.
Ce dernier a tenté une vaine résistance avant d’être reconduit à son domicile, dans la commune urbaine de Ngagara, au nord de la capitale et d’y être assigné.
Rufyiri, surnommé « Le chasseur des taupes » par les médias, avait confié jeudi matin à la presse qu’il allait entamer une grève de la faim de deux jours « afin d’exiger des dirigeants de répondre à certaines questions épineuses qui hantent la société burundaise. »
L’activiste se rendait vers la place appelée « Grands bureaux » où sont logé le ministère de la Justice et gardes des sceaux et celui de l’Intérieur afin de dénoncer « une misère grandissante dans presque tout le pays alors que les dirigeants continuent à s’enrichir. »
« Il s’agit d’une violation flagrante de la Constitution burundaise », avait-il déclaré.
Le militant anti-corruption a également commenté la tenue qu’il portait, à savoir un tee-shirt blanc sur lequel était dessiné un homme de grande corpulence face à un autre, famélique.
« Cette homme gros, cravaté, la bouche grande ouverte représente le gouvernement. Et l’autre, à moitie-nu, famélique, tenant dans ses mains une casserole et une cuillère, en train de nourrir le premier, symbolise le peuple pauvre », avait-il expliqué.
D’après lui, « ce dernier adresse plusieurs questions au gouvernement », sans réponse : « D’où as-tu tiré ta richesse ? Avec quel argent as-tu construit tes villas ? Pourquoi les corrompus sont devenus plus forts que l’Etat ? ».
Rufyiri avait déjà tenté de manifester le 16 juillet dernier mais en avait aussitôt été empêché par les forces de l’ordre.
Face à ces accusations d’enrichissement illicite, des membres du gouvernement contacté jeudi par Anadolu ont refusé d'émettre tout commentaire.
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