
AA/Bujumbura/Jean Bosco/Ndabashinze Renovat
Un certain Joseph Kaziri, alias Youssouf, déserteur de l’armée burundaise était à la tête de la rébellion venue de la République Démocratique du Congo et qui a attaqué l’armée burundaise à Cibitoke (Nord-Ouest) au mois de décembre, a révélé lundi le procureur général de la République, Valentin Bagorikunda.
Faisant le point sur l’avancée de l’enquête lors d’une conférence de presse, Bagorikunda, a précisé qu’ « avant de regagner le maquis, ce militaire a été hébergé par une radio privée de Bujumbura et une association qui se dit militant des droits humains », sans préciser leurs noms.
L'armée du Burundi avait écrasé dans le sang le 5 janvier dernier, dans le nord-ouest du pays, une rebellion venue de la RDC, au terme de cinq jours de combat. Plus de cent rebelles ont été tués, selon des sources sécuritaires.
Le nom de cette rébellion n’est pas encore connu mais les assaillants étaient au nombre de 190 originaires de quatre provinces: Kirundo (nord du pays), Makamba (au sud), Ngozi, province natale du président de la République (nord), Cibitoke et Bubanza (Ouest), a précisé le procureur.
Bagorikunda a ajouté que le programme de cette rébellion était étendu sur une période de cinq mois.
De décembre 2015 à février 2015, le groupe comptait s’installer dans le pays politiquement en procédant à l’identification des jeunes militants du parti au pouvoir Cndd-Fdd(Conseil national pour la défense de la démocratie-Forces de défense de la démocratie), ainsi que des positions policières, a informé le procureur.
Et à partir du mois février jusqu’en mai, des attaques allaient être lancées contre les jeunes militants du Cndd-Fdd et les positions militaires et policières, a-t-il précisé.
« Un programme de perturbation des élections de 2015 était là. », a-t-il ajouté.
Le procureur a également souligné que selon les données déjà à sa disposition, cette rébellion projetait d’engager une guerre dans tout le pays au mois de mai jusqu’à renverser le pouvoir de Bujumbura.
Joseph Kaziri alias Youssouf avait été hébergé dans les enceintes de la Commission Nationale Indépendante des droits de l’homme (CNIDH) disant qu’il était menacé de mort par des malfaiteurs inconnus avant de prendre le large, selon des sources sécuritaires.
Tout en promettant que les enquêtes continuent, le procureur Valentin Bagorikunda a indiqué que parmi les assaillants, il y avait des mineurs et certains venaient de passer peu de jours au maquis.