
AA/ Bujumbura/ Nzosaba Jean Bosco
Rien n’est joué au Burundi, la capitale Bujumbura a été secouée samedi matin, d’une nouvelle vague de manifestations contre Pierre Nkurunziza, a rapporté un correspondant d’Anadolu.
Les routes étaient de nouveaux barricadées, tôt ce matin, dans quelques communes de la capitale, dont Nyakabiga, où bon nombre de manifestants descendus dans la rue se sont montrés méfiants vis-à-vis des policiers et surtout des militaires, au départ, de bon terme avec eux.
«Nous ne comptons plus que sur nous-mêmes et nous menons désormais une bonne guerre contre eux (militaires et policiers), ils nous tueront, auront nos cadavres et notre refus du 3ème mandat de Nkurunziza», a déclaré samedi à Anadolu Philippe Ryumeko, un des jeunes manifestants de la commune urbaine de Nyakabiga.
Plus loin, alors que des groupes de militaires et de policiers tentaient de dégager des barricades et des panneaux dans la commune de Buterere, un groupe de jeune les a ciblés par des pierres. « En réponse à l’appel du Chef de l’Etat qui a dit, vendredi, que les manifestants seront désormais traités comme des putschistes, ils n’hésitent plus à tirer sur nous, même en étant les mains en l’air », a déclaré, Ildephonse Nurwaha, un autre jeune manifestant de la commune de Buterere (Bujumbura).
Il a, par ailleurs, indiqué : « Comme les policiers, les militaires sont aussi infiltrés par les jeunes du pouvoir, les Imbonerakure, qui portent leurs tenues et sont armés comme eux. »
Aucune réaction officielle n'a été enregistrée jusqu'à samedi en début d'après-midi.
Sur un autre plan, manifestants et défenseurs des droits de l’homme ont déploré l’absence des médias privés burundais du paysage actuel. « Il n’y a plus que la radio nationale qui émet sur le Burundi, excepté quelques radios étrangères, et cette radio ne fait passer que des messages qui plaisent au pouvoir, c’est une régression honteuse », a déclaré samedi à Anadolu, Innocent Muhozi, directeur de la radiotélévision privée « Renaissance » et président de l’observatoire de la presse au Burundi, « OPB ».
Selon des sources bien informées, le patron de la radio privée burundaise RPA, très écoutée dans le pays, est parti "se réfugier à l’étranger", après l’attaque de la radio par les forces loyales.
La tension est toujours tendue au Burundi, après l’échec de la tentative de coup d’Etat déclenchée mercredi par l’ex-général de l’armée, Godefroid Niyombare.
Pierre Nkurunziza ne s’est toujours pas exprimé sur le maintien ou l’abandon de sa candidature à un troisième mandat, malgré l’opposition de plusieurs voix régionales et internationales, dont l’Union africaine, l’ONU et les Etats-Unis.
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