
AA/ Bujumbura/ Nzosaba Jean Bosco
La Commission Vérité et Réconciliation burundaise (CVR) a vu le jour, après une séance de plus de huit heures à l’Assemblée nationale, a rapporté, jeudi, un correspondant de Anadolu.
L’élection de la CVR est intervenue douze ans après la date prévue par l’accord de paix d’Arusha de 2000 et s’est déroulée, en l’absence des députés du principal parti tutsi du Burundi "Uprona".
Onze personnalités ont été choisies, six Hutus (groupe ethnique majoritaire), quatre Tutsis (groupe ethnique minoritaire) et un Twa (groupe ethnique considéré comme le plus ancien de la région), dont quatre femmes, conformément aux quotas prévus par la loi.
Ces choix ont été faits malgré le boycott de cette plénière par des députés du principal parti tutsi du Burundi, l’« Uprona ».
Elue pour un mandat de 4 ans, la CVR aura pour mission de faire la lumière sur les différents massacres interethniques commis depuis l’indépendance en 1962 à 2008, date de signature du cessez-le-feu avec la dernière rébellion du pays, d’établir les responsabilités et de promouvoir le pardon et la réconciliation.
Le parti « Uprona » dénonce une CVR qui ne fait que servir, selon lui, les intérêts de l’ancienne rébellion hutue aujourd’hui au pouvoir.
L’accord d’Arusha 2000 dont Nelson Mandela fut l’un des principaux artisans est considéré comme l’instrument fondateur de la paix au Burundi. Le modèle consociatif de partage du pouvoir entre la majorité Hutu (85 % de la population), aujourd’hui au pouvoir, et la minorité Tutsi (14 % des Burundais), longtemps à la tête du pays, a été prescrit comme la solution à une guerre civile de plusieurs décennies. Cet accord prévoit également la constitution de la Commission Vérité et Réconciliation pour une justice transitionnelle qui rend à chaque partie de la guerre civile qui a longtemps secoué le pays ce que de droit.