
AA/ Bujumbura/ Renovat Ndabashinze/Nzosaba Jean Bosco
Après 7 ans sans avion, la présidence de la République du Burundi va se doter, prochainement, d’un jet présidentiel d’une valeur de 8.5 millions de dollars, a annoncé Léonidas Hatungimana, le porte-parole du Président burundais, Pierre Nkurunziza.
S’exprimant lors d’un point de presse, Hatungimana, a voulu mettre fin à une semaine de polémique dans le pays, autour des conditions d’acquisition de cet avion.
« L’avion est le résultat d’une commande officielle du gouvernement burundais pour faciliter le transport du Président qui, depuis la vente du Falcon 50, en 2007 (dernier jet acquis par le Burundi), voyage à bord de compagnies commerciales lors des missions officielles à l’étranger», a martelé mardi soir, le porte-parole.
« Contrairement aux révélations de l’OLUCOME (Observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques), l’avion n’a pas été acheté sur des avances d’une multinationale qui a remporté un marché d’exploitation du nickel au Burundi, ni sur la base de prélèvements sur des indemnités des militaires burundais qui sont présents dans des missions de maintien de la paix à l’étranger », a ajouté le porte-parole du président.
Le 15 octobre dernier, le président de l’OLUCOME, Gabriel Rufyiri, avait formulé des craintes concernant le fait que l’octroi de cet avion soit directement lié au projet d’exploitation des mines de nickel à l’est du pays.
« Notre inquiétude est d’autant plus fondée que lorsque le Burundi reçoit un don de la part de ses partenaires, la Présidence appelle les médias et d’autres autorités pour assister à la signature de ce don, ce qui n’a pas été le cas pour ce dossier », avait-il justifié face à la presse.
Le 11 octobre, le Secrétaire Général et porte-parole du gouvernement, Philippe Nzobonariba, avait affirmé pour sa part que « cet avion est un don de la part des amis du Burundi » ajoutant que « ceux qui contribuaient lors des déplacements du président sont ceux-là qui ont accepté de contribuer dans l’achat de l’avion. »
Rufyiri, joint par Anadolu, a qualifié ces déclarations de « contradictions ».
« Cet achat a deux sources de financements : d’un côté, l’argent est venu de ceux qui ont eu le privilège d’exploiter les mines de Musongati, ( province Rutana, à l’est du Burundi, dont la grande partie est constituée du nickel) » a-t-il informé.
« Il s’agit aussi, des fonds en provenance de l’Amisom (African Union Mission to Somalia) », a-t-il ajouté.