
AA/Bujumbura/Rénovat Ndabashinze
Environ trois mille Burundais ont participé, jeudi, en fin de matinée, aux obsèques de l’opposant Emmanuel Ndereyimana, membre du parti de l’opposition, les Forces nationales de libération (Fnl- aile non reconnue par Bujumbura), a constaté le correspondant de Anadolu.
Le cortège funèbre a avancé sous un soleil de plomb jusqu'au cimetière de Mpanda, dans la province de Bubanza (ouest de Bujumbura).
Emmanuel Ndereyimana a été tué dans la nuit de mercredi à jeudi par des inconnus, dans la capitale burundaise, avait appris Anadolu, plus tôt dans la journée, d’une source sécuritaire burundaise.
Plus tard dans la même nuit, un cadavre a été retrouvé tout près du marché de Kinama, à Bujumbura, selon le porte-parole de la police, Pierre Nkwirikiye, qui a confirmé qu’il s’agissait également d’un membre du parti FNL, sans décliner son identité.
Ces deux meurtres surviennent alors que Les Burundais attendent, la proclamation, vendredi, des résultats de la présidentielle, tenue mardi dans un contexte tendu et en dépit du boycott de l’opposition radicale et d’une grande partie de la société civile.
« Dieu est Tout Puissant. Venez nous sauver. Non au 3ème mandat. Nous sommes contre la criminalité », ont scandé les participants aux obsèques qui ont pris l'allure d'une grande manifestation.
« Nous sommes dépassés, c’est impossible qu’on continue à nous tuer sans assistance. Que Nkurunziza nous donne la paix ! », s'est indigné un jeune qui brandissait la photo du défunt.
« Si la situation perdure, nous aussi, nous allons nous défendre. Nous n’allons pas accepter de continuer à enterrer les nôtres. Vaut mieux mourir sur les champs de bataille », a ajouté un autre jeune, qui n'hésite pas à pointer du doigt les jeunes miliciens du parti au pouvoir qu'il désigne comme les coupables de ces meurtres.
Des policiers qui ont tenté de stopper la procession funéraire près de l’aéroport International de Bujumbura, ont failli être attaqués par les manifestants en colère. Depuis le début des manifestations contre un troisième mandat-jugé « inconstitutionnel » par l'opposition et la société civile- plus d'une centaine de personnes ont été tuées selon l’Association pour la protection des droits de l’homme et des personnes détenues (Aprodh).
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