
AA/ Bujumbura/ Rénovat Ndabashinze/ Jean Bosco Nzosaba
Les bureaux de vote pour le scrutin présidentiel au Burundi ont ouvert leurs portes mardi dès 6 heures du matin (heure locale), après une nuit agitée marquée, notamment, par la mort d'un civil et d'un policier.
3.8 millions de Burundais sont attendus aux urnes, mardi, pour choisir le détenteur du prochain quinquennat. Le président de la République sortant, Pierre Nkurunziza, a voté, dans la matinée, dans son fief dans la commune Mwumba, province Ngozi.
Peu d'affluence a caractérisé, toutefois et jusqu'à 09H30 GMT, ce scrutin boycotté par l'opposition, ont constaté les correspondants d'Anadolu à Bujumbura.
Cette élection intervient après une nuit marquée par des tirs nourris et d’explosions de grenades dans plusieurs quartiers de la mairie de Bujumbura comme Mutakura, Cibitoke, Ngagara et Kinama (nord de Bujumbura), ainsi que les quartiers de Musaga et Kanyosha (sud de Bujumbura).
Un cadavre a été retrouvé, mardi matin, dans la commune urbaine de Nyakabiga. Des sources sur place ont affirmé à Anadolu que cet homme a été tué ailleurs et que son cadavre a été ramené à cet endroit dans la matinée.
«Personne dans le quartier n’a pu identifier le corps de ce jeune homme, nous pensons que les enquêtes nous en diront plus», a confié mardi à Anadolu André Miburo, chef de quartier.
Il s'agit, pour d'autres, comme Bob Rugurika, patron de la Radio Publique Africaine (RPA) et par ailleurs farouche opposant à Pierre Nkurunziza, d'un membre du parti d'opposition Mouvement pour la solidarité et le développement (MSD).
A l’Ouest de la capitale, dans la commune urbaine de Mutakura, autre quartier contestataire, un policier a été mortellement déchiqueté par l’explosion d’une grenade, lundi nuit, selon des sources sur place.
«Nous sommes dans une situation où des civils sont armés et lancent des grenades aux forces de l’ordre, c’est du terrorisme tout simplement », a confié à Anadolu Jérémie Nahayo, chef de quartier.
Par ailleurs, des manifestations nocturnes ont été observées à Mutakura, avec des jeunes battant des tambours, appelant les gens à ne pas aller voter et ne pas offrir à Pierre Nkurunziza de troisième mandat "anticonstitutionnel", objet de contestations populaires et politiques depuis presque trois mois.