
AA/ Bujumbura/ Nzosaba Jean Bosco
Soixante-dix Burundais ont été tués dans six semaines de manifestations contre la candidature du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat controversé, selon l’Association des droits de l’Homme et des personnes détenues « Aprodh».
« Nous avons jusqu’ici enregistrés un effectif de 70 personnes tuées parmi lesquelles il y a des dizaines de manifestants tombés sous les balles des policiers, mais aussi des militaires», a déclaré, vendredi à la presse, le président de l’Aprodh, Pierre-Claver Mbonimpa.
Il a, en outre, fait état d’au moins 500 blessés et indiqué qu’entre 800 et 1000 personnes seraient toujours détenues.
Dénonçant la résurgence de la torture, Pierre Claver Mbonimpa a affirmé : « Nous avons vu des personnes avec des traces de tortures et certains d’entre elles ont avoué en avoir subi au niveau des services de renseignement ou d’autres postes de police, c’était pour les punir, encore pour les faire avouer des choses.»
Pour leur part, la police et le Service national de renseignements ont réfuté ces « allégations de torture ».
« Aujourd’hui, je peux vous affirmer qu’il n’y a pas eu le moindre cas de torture au niveau du Service national des renseignements», a déclaré à la presse Télesphore Bigirimana, porte-parole du service de renseignements (Documentation Nationale).
Le Burundi vit une crise politique depuis le 26 avril dernier, au lendemain de la désignation, par le parti au pouvoir, du président Pierre Nkurunziza, à la tête du pays depuis 2005, candidat pour un 3ème mandat présidentiel, jugé « inconstitutionnel » par ses détracteurs.
La Constitution burundaise et l’Accord d’Arusha (Tanzanie 28 août 2000) limitent à deux le nombre de mandats successifs pour lesquels peut prétendre un président. Or, Nkurunziza élu en 2005 par le parlement après une guerre civile qui a longtemps secoué le pays considère qu’il a toujours droit à un nouveau mandat, vu qu’il n’a pas été élu au « suffrage universel », la première fois.
Malgré l’opposition de certaines organisations régionale et d’une bonne partie de la communauté internationale, Nkurunziza ne semble pas revenir sur sa candidature pour la Présidentielle du 15 juillet.
Le pouvoir campe, au demeurant, sur sa position et compte tenir les élections législatives et communales le 29 juin, le scrutin présidentiel le 15 juillet et les sénatoriales le 24 juillet, alors que le pays traverse encore une crise politique et sécuritaire alarmante.
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