Politique, Afrique

Burkina:"En verrouillant l’article 37 de la Constitution, nous avons répondu aux aspirations du peuple" (Président du CNT à Anadolu)

"Nul ne peut exercer plus de 2 mandats présidentiels, consécutivement ou par intermittence", selon un ammendement apporté par les parlementaires en majorité absolue

Esma Ben Said  | 06.11.2015 - Mıse À Jour : 09.11.2015
Burkina:"En verrouillant l’article 37 de la Constitution, nous avons répondu aux aspirations du peuple" (Président du CNT à Anadolu)  

Kadiogo

AA/Ouagadougou/Lougri Dimtalba        

Le président burkinabé du Conseil national de la transition, Chériff Sy, s’est réjoui, vendredi, dans une déclaration à Anadolu, de la limitation du nombre de mandats présidentiels et de la suppression du Sénat, décidées par les parlementaires.

«En verrouillant l’article 37 de la Constitution, nous avons juste répondu aux aspirations du peuple insurgé», a confié à Anadolu, le président du CNT, en référence aux raisons de l’insurrection populaire du 31 octobre 2014 qui a mené à la chute du président Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 27 ans.  

Compaoré avait en effet provoqué la colère des burkinabé en tentant de faire modifier l'article 37 de la loi fondamentale limitant le nombre de mandats présidentiels, afin de se représenter en 2015.

Le Conseil national de la transition, faisant office de parlement, a décidé, jeudi, de verrouiller l’article 37 et de supprimer le Sénat, mis en place par le régime déchu de Blaise Compaoré en 2012 mais contesté par l’opposition.

Selon l’article 37 de la Constitution, "le président du Burkina Faso est élu au suffrage universel direct, égal et secret pour un mandat de cinq ans. Il est rééligible une seule fois".  L’amendement apporté par les parlementaires, en majorité absolue, précise que "en aucun cas, nul ne peut exercer plus de deux mandats présidentiels, consécutivement ou par intermittence".

"Aucun projet de révision de la Constitution n’est recevable lorsqu’il remet en cause (…) la clause limitative du nombre ou la durée du mandat présidentiel", ajoute la nouvelle disposition consignée dans un document transmis à Anadolu.

En claire, désormais au Burkina Faso, "aucune procédure de révision ne peut être engagée ni poursuivie en cas de vacance du pouvoir, pendant la durée de l’état de siège ou de l’état d’urgence et lorsqu'elle porte atteinte à l’intégrité du territoire national", confirme Sy.

Pour le président de l’Union pour le progrès et le changement (UPC) Zéphirin Diabré, l’un des favoris à la présidentielle du 29 novembre prochain, cette modification apportée est «salutaire», mais « il est raisonnable de revisiter toute la Constitution du 2 juin 1991, à l’issue des élections», a-t-il indiqué à Anadolu.

Même sentiment du côté du parti de Blaise Compaoré, en exil depuis sa chute. «Tous les points qui ont entrainé la crise dans laquelle le pays a été plongé, méritaient d’être revus», a commenté à Anadolu Boubacar Bouda, représentant le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP).

Le Burkina Faso retrouve la voie de la stabilité après une tentative de putsch avorté le 17 septembre dernier. Le 29 novembre prochain, plus de cinq millions de Burkinabè sont appelés aux urnes pour élire le président et les députés, afin de rétablir l’ordre constitutionnel.

 La campagne électorale s’ouvre dimanche et quatorze candidats sont en lice pour la conquête de la présidence du Faso.

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