Burkina Faso: Les principales villes continuent à résister au Coup d'Etat
Les présidents sénégalais et béninois, arrivés vendredi en médiateurs, poursuivent les concertations avec les différentes parties burkinabé

Ouagadougou
AA/Ouagadougou/Lougri Dimtalba
Samedi, troisième journée depuis le coup d'Etat au Burkina Faso, la situation est toujours incertaine avec une capitale contrôlée par les putschistes et le reste du pays qui continue à résister. selon des sources locales concordantes.
Samedi matin, tous les commerces et autres stations services de Ouagadougou sont restés fermés comme depuis le premier jour du coup d'Etat, alors que les militaires qui ont patrouillés toute la nuit, stationnaient au niveau des principales artères de la capitale, a constaté le correspondant de Anadolu.
Depuis la nuit de mercredi, date à laquelle les putschistes dirigés par le Général Gilbert Diendéré, ont interrompu la transition au Burkina Faso ( entamée il y a une année), en prenant le contrôle du pays, le Burkina Faso a été suspendu, vendredi, de l'Union Africaine.
De leur côté, les présidents sénégalais Macky Sall et béninois, Yayi Boni, arrivés vendredi à Ouagadougou en vue d'y assurer la médiation entre les différentes parties burkinabé et tenter de trouver une issue à la crise, poursuivent les concertations avec les interlocuteurs burkinabé.
Les médiateurs ont, depuis leur arrivée, rencontré, tour à tour, une délégation des députés du Conseil national de la Transition (CNT, parlement intérimaire), des représentants de la société civile et le président putschiste. Toutefois ces concertation n’ont encore aboutit à aucune décision concrète.
« M. Sall nous a assuré qu’il fera tout pour ramener la paix au Burkina Faso », a déclaré à la presse, Jean Hubert Bazié, membre de la délégation du CNT à l'issue de la rencontre avec les médiateurs.
La direction de la communication de la junte militaire a informé qu’une rencontre entre les médiateurs et les acteurs politiques, en l’occurrence ceux de l’ex-chef de file de l’opposition sous Blaise Compaoré est prévue, samedi, à 9h 30 (heure locale et GMT).
Par ailleurs au moins sept morts ont été enregistrés depuis mercredi, dans les manifestations contre le coup d'Etat réprimées par des militaires, à balles réelles.
En effet, une source médicale du grand hôpital de Ougadougou a indiqué à Anadolu, sous couvert de l'anonymat, que depuis mercredi l'établissement sanitaire a réceptionné au moins sept morts et des centaines de blessés parmi les manifestants ajoutant que le personnel médical était débordé.
D’autres sources estiment que le bilan serait beaucoup plus lourds dans la mesures ou d'autres victimes ont été acheminées vers d'autres établissement de la capitale. Pour l'heure aucun bilan exhaustif n'a été fourni par aucune partie.
Si à Ouagadougou, la situation semble bien maitrisée par les putschistes , il en est autrement à l’intérieur du pays où la résistance qui a pris forme depuis le premier jour du coup d’Etat ne fait que grandir.
A Bobo-Dioulasso, deuxième ville et capitale économique à l’ouest du pays, la tension est toujours palpable et les populations qui n’observent pas le couvre-feu instauré ne demandent que le départ de la junte du pouvoir.
"Ici à Bobo-Dioulasso, nous ne connaissons d'autres dirigeants que ceux de la transition. Nous ne reconnaissons pas Gilbert Diendéré que nous considérons comme un terroriste. Les forces de défense et de sécurité de l’ouest sont avec nous", a relevé, samedi, un leader du mouvement "Bali Citoyen" dans une déclaration téléphonique à Anadolu.
Même son de cloche à Gaoua, dans le Sud-ouest du pays où les populations s’insurgent contre les putschistes, tandis que la maison du général Diendéré, dans sa ville d’origine de Yako (100 km au nord-est de Ouagadougou) a été incendiée jeudi par des manifestants.
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