Politique, Afrique

Burkina Faso: l’opposition prône la "désobéissance civile"

"L’article 167 de la Constitution légitime la désobéissance, dès lors que l’on est face à un chef d’Etat qui cherche à asseoir un pouvoir individuel, en violant le texte constitutionnel"

22.10.2014 - Mıse À Jour : 22.10.2014
Burkina Faso: l’opposition prône la "désobéissance civile"

AA/ Ouagadougou/ Boukary Ouédraogo

Des partis de l’opposition burkinabé ont prôné la désobéissance civile pour empêcher le président Blaise Compaoré, 27 ans au pouvoir, de modifier l’article 37 de la Constitution, afin de briguer un nouveau mandat présidentiel.

« La démarche adoptée par le président de la République et le gouvernement plaidant pour l’organisation d’un referendum en vue de modifier l’article 37 relève d’un entêtement suicidaire. Il n’y a que la désobéissance civile et le retrait de nos députés de l’Assemblée nationale qui puissent nous aider à y faire face », a déclaré, mardi à Anadolu, Tahirou Barry, président du Parti pour la Renaissance (PAREN-opposition).

Même son de cloche du côté de Bénéwendé Sankara, président de l’Union pour la Renaissance  (UNIR/PS), parti sankariste : en référence à l’ancien président burkinabé Thomas Sankara.

« La candidature de Blaise Compaoré pour un nouveau mandat présidentiel est depuis 2005 contestée. Dans le camp adverse, plusieurs acteurs de la scène politique et de la vie associative n’ont eu de cesse de manifester contre cette initiative. Or, il persiste et signe, finissant par ignorer toutes ces voix appelant au respect de la Constitution et du principe de l’alternance au pouvoir, pour s’imposer comme la solution unique. Nous avons appris, mardi, qu’un Conseil des ministres extraordinaire a décidé de saisir l’Assemblée nationale, pour l’organisation d’une consultation populaire au sujet de la modification de l’article 37. Mais, cela ne passera pas », a-t-il égrené.

Dans le même ordre d’idées, il a ajouté : «   au niveau de mon parti, l’Union pour la renaissance, notre position n’a pas changé. Nous admettons que face à une décision impopulaire, illégitime, le peuple n’est pas obligé d’obéir. L’article 167 de la Constitution légitime la désobéissance civile, dès lors que l’on est face à un chef d’Etat qui cherche à asseoir un pouvoir individuel, en violant le texte constitutionnel».

Le président burkinabé en exercice Blaise Compaoré a, à maintes reprises, émis la volonté de modifier l’article 37 de la Constitution qui limite à deux le nombre de mandats présidentiels. Cet agissement a rencontré un certain désistement aussi bien du côté de l’opposition que de la société civile et continue de bouleverser la vie politique burkinabè.  

 
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