AA/ Ouagadougou/ Lougri Dimtalba
Une centaine de militaires guidés par l'ex-ministre burkinabé de la Défense, le général Kouamé Lougué, ont rejoint, jeudi, les manifestants à Ouagadougou contre le projet de loi portant modification de la Constitution, initié par le président Blaise Compaoré, a rapporté un correspondant de Anadolu.
Entretemps, des dirigeants de l'opposition se trouvent actuellement chez le chef traditionnel des "Moussi", le plus grand groupe ethnique du pays qui représente 60 pc de la population, négociant "une issue pour cette crise", a indiqué à Anadolu une source de l'opposition qui a requis l'anonymat.
C’était dans la foulée d’un soulèvement populaire contre l’attachement du gouvernement à la modification de l’article 37 qui limite à deux le nombre de mandats présidentiels et empêche ainsi le présidebnt Compaoré, 27 ans au pouvoir, de se porter candidat aux élections présidentielles de 2015.
Le Burkina Faso a vécu une journée mouvementée jeudi, date d'examen dudit projet par l'Assemblée Nationale burkinabé. Une vague d’incendies ciblant les domiciles de hauts responsables burkinabé faisant partie du régime du président Blaise Compaoré a, en effet, secoué Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso et d’autres régions du pays.
Des milliers de manifestants soulevés contre le projet de loi initié par le président burkinabé et son gouvernement, portant modification de l’article 37 de la Constitution afin de permettre à Blaise Compaoré de briguer un nouveau mandat présidentiel en 2015, ont mis le feu aux domiciles du secrétaire général du CDP, parti au pouvoir, Assimi Koanda et de la présidente de la Chambre du commerce du Burkina, Alizeta Gando, à Ouagadougou.
Parallèlement, d’autres manifestants ont incendié le domicile du ministre de la Communication, Alain Edouard Traore qualifié par certains Burkinabé de « porte-voix de la dictature », à Banfora, dans le Sud-est du pays.
Dans la foulée, un hôtel abritant les députés du parti au pouvoir dirigé par Blaise Compaoré a également été incendié, à Ouagadougou.
Depuis plusieurs semaines, la volonté du Président Compaoré de se maintenir au pouvoir après 27 ans suscite la colère de l’opposition, d’une grande partie de la société civile et de nombreux jeunes de ce pays, où plus de 60% des 17 millions d’habitants ont moins de 25 ans et n’ont jamais connu un autre dirigeant.
