Bruxelles "regrette" la décision de Kinshasa de fermer la maison Schengen
- La RDC a signifié, mercredi, au Royaume de Belgique sa volonté de fermer "dans un bref délai" le dispositif consulaire européen dit "Maison Schengen" et la "cessation immédiate" des activités de l'Agence belge de développement (Enabel).

Congo, The Democratic Republic of the
AA / Kinshasa / Pascal Mulegwa
Réagissant à la décision de la RDC de fermer la maison Schengen et l'Agence de développement belge à Kinshasa (Enabel), Bruxelles a "regretté" cette décision qui risque, selon elle, d'entraver l'apport en termes d'aide et de développement au profit de la population.
Le Gouvernement belge note dans un communiqué, publié jeudi soir et consulté par Anadolu, qu'il "prend acte de l'annonce par les autorités congolaises de mesures concernant l'agence de développement belge Enabel et la maison Schengen à Kinshasa".
"La Belgique regrette cette annonce qui risque d'empêcher l'agence Enabel d’opérer directement et significativement en faveur de la population congolaise, principalement dans les secteurs de l’agriculture, de la santé publique et de l’enseignement. Cette décision affecterait aussi les centaines de collaborateurs congolais qui travaillent pour l'agence", rapporte le communiqué.
La Belgique rappelle, en outre, "qu'à travers ses décisions, visites et présence sur place, elle veille avant tout à soutenir la population congolaise", précisant que "c’est tout le sens de sa décision du 10 janvier 2018 qui vise à réorienter un quart des moyens disponibles de la coopération gouvernementale vers l’aide humanitaire et la coopération avec les organisations de la société civile congolaise, les universités et les institutions scientifiques".
Elle ajoute, en outre, qu'"à l’instar de ses partenaires régionaux, européens et internationaux, elle souhaite avant tout que les besoins et les droits fondamentaux de la population soient pris en compte et que l’on aille vers des élections crédibles".
Le gouvernement belge "réitère", dans le même texte "son attachement à un dialogue politique avec la RDC".
Rappelant que "la maison Schengen à Kinshasa est une représentation commune qui délivre des visas vers l'espace Schengen pour le compte de 17 Etats membres de l'Union européenne (République Tchèque, Allemagne, Estonie, France, Italie, Lituanie, Lettonie, Luxembourg, Hongrie, Pays-Bas, Autriche, Portugal, Finlande, Suède, Slovénie, Slovaquie et Belgique) ainsi que pour la Norvège", Bruxelles annonce qu'elle "se concertera avec ses partenaires européens, tout autant concernés par cette décision, qui affectera la délivrance de ces visas pour les ressortissants congolais".
Bruxelles avait annoncé le 10 Janvier courant qu’elle ne pourra conclure un "nouveau programme bilatéral de coopération" avec les autorités congolaises, qu’après l’organisation d’élections crédibles, dont la présidentielle du 23 décembre 2018 qui devra se tenir sans l'actuel président Joseph Kabila.
Ancienne colonie belge qui a obtenu son indépendance en 1960, la RDC entretient des relations tendues avec Bruxelles depuis décembre 2016, date à laquelle le dernier mandat constitutionnel de Kabila arrivait à terme sans qu'il quitte le pouvoir.
La RDC a signifié, mercredi, au Royaume de Belgique sa volonté de fermer "dans un bref délai" le dispositif consulaire européen dit "Maison Schengen" et la "cessation immédiate" des activités de l'Agence belge de développement (Enabel).